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Comment ne pas en arriver à fusionner les vins AOP et IGP ?
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Prospective 2040
Comment ne pas en arriver à fusionner les vins AOP et IGP ?

4 scénarios de prospective interpellent la filière des vignobles à Indication Géographique Protégée pour réfléchir à son avenir et aux signaux d'alerte permettant d'éviter sa perte de valeur.
Par Alexandre Abellan Le 08 août 2022
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Comment ne pas en arriver à fusionner les vins AOP et IGP ?
La prospective menée pour les vins IGP repose sur la méthode SYSPAHMM (Système, Processus, Agrégat d’Hypothèses, Micro et Macroscénarios). - crédit photo : Siège de FranceAgriMer
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écoiffant, l’exercice de la prospective peut déstabiliser. Il est même fait pour, entre ses scénarios partant dans tous les sens et ses visions d’avenir pour le moins perchées. En témoignent les 4 scénarios pour 2040-2045 esquissés par les travaux de la mission prospective de FranceAgriMer et de l’Institut Agro Montpellier. Le scénario A part de l’hypothèse que « la culture de la vigne et la consommation du vin sont mises en accusation comme cause d’apparition de cancer par les activistes anti-alcool et anti-pesticides », ce qui impose des « solutions agro-écologiques innovantes » pour une approche « agroalimentaire » des IGP, les engagements environnementaux ayant supplanté les indications géographiques dans les attentes des consommateurs. Le scénario B repose également sur un virage technologique des IGP pour proposer des « vins propres » (notamment grâce à l’édition génomique de la vigne), mais avec une « écoute des consommateurs » qui permet aux IGP de « jouer à la fois la carte de la modernité et celle de l’authenticité accessible ».

Dans le scénario C, « la provenance de territoire devient le critère de choix privilégié par les consommateurs dans le monde » dans un contexte économique tendue, amenant à l’augmentation de la productivité et le développement des marques « pour attirer les nouvelles générations de consommateurs » avec une approche marketing « s’inspirant des codes marketing des bières artisanales ». Le plus extrême avec son idée de fusion des AOP et IGP, le scénario D imagine que « les vins IGP apparaissent moins productifs que les vins de France et moins "typiques de terroirs" ou moins porteurs d’attributs agro-écologiques que les AOP ». Face au repli des rémunérations et de la production, « les Pouvoirs publics décident alors d’entreprendre la fusion des AOP et des IGP au sein du segment des Indications Géographiques pour constituer le socle d’offres régionales simplifiées » imaginent les rapporteurs.

SIgne de qualité


Déjà présentée dans quatre bassins viticoles, cette étude ne laisse pas indifférente la filière des vins IGP, où le scénario B est clairement favori (« des vins IGP technologiques, authentiques et accessibles »), quand le D donne des palpitations (« vers une fusion AOP et IGP »). « Le scénario B plaît le plus, mais tout n’y est pas satisfaisant » pointe Gérard Bancillon, le président Confédération des vins IGP de France, qui a commandité cette étude pour marquer la première décennie du signe de qualité (créé en 2009). Pour le viticulteur gardois, il s’agit maintenant d’« essayer de favoriser le scénario qui plait le plus en y améliorant ce qui gêne, tout en travaillant les autres scénarios pour éviter la perte valeur ajoutée sur notre signe de qualité. »

« L’objet de cette étude est d’élaborer des scénarios pour l’avenir des vins IGP qui puissent servir aux décideurs de la filière, en vue de l’élaboration de stratégies gagnantes » confirme la note de synthèse de cette étude, ajoutant que « la méthodologie, spécifique à la prospective, n’a pas pour objet de prédire l’avenir mais de permettre d’anticiper différentes situations que l’on pourrait rencontrer, sans préjuger de leur caractère probable, souhaitable ou au contraire redoutable ». Avec la prospective, il s’agit de signaux d’alerte : « si l’on reste à dormir sur nos deux oreilles, il y aura des risques. Il faut anticiper les évolutions sociétales pour apporter des solutions et protéger nos producteurs des scénarios défavorables » pointe Gérard Bancillon, qui souligne que « gouverner, c’est prévoir ».

 

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Tous les commentaires (5)
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Albert Le 18 août 2022 à 20:39:56
On est d'accord cher J.Henry DAVENCE : les "fameux" signe de la qualité et de l'origine, que sont AOP e IGP, n'assurent pas mais alors pas du tout un niveau qualitatif organoleptique a priori attendu. Tant que les ODG (AOP et/ou IGP) accepteront le consensus "mou" - placer le curseur du contrôle interne au plus bas .. pas d'embrouille avec les opérateurs qui nous élisent ou désignent ! - la conséquence ne peut être que la perte de confiance du consommateur.
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J.Henry DAVENCE Le 18 août 2022 à 08:44:49
Cher Albert mon commentaire ne remet pas en cause la capacité des consommateurs à lire une étiquette. Le problème vient bien des labels AOC et IGP, qui une fois la bouteille débouchée, ne déterminent pas toujours un niveau qualitatif suffisant. Nombre d'AOC régionales sont à peine au niveau d'IGP de petites zones. Et sans l'étiquette, on peut aisément les confondre! Je vous avoue humblement ma méconnaissance des arcanes viticoles, mais je ne vois malheureusement pas de différence entres les "rats de ministère" employés de France Agrimer et Jérome Despey qui n'a de vigneron que le code APE de son entreprise pour le faire croire...
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Albert Le 16 août 2022 à 18:59:09
Confondre IGP et AOP ? .. à moins de considérer que les consommateurs ne savent pas lire une étiquette, j'avoue ne pas comprendre ce que ça peut vouloir dire. Quant à confondre le travail de la cellule "prospective" de FranceAgriMer avec le job qui incombe au Conseil Spécialisé Vins de FAM (où les professionnels et le Minagri siègent .. je pense à Jérôme Despey, ça vous parle un peu cher J.Henry DAVENCE, non ?), c'est un peu limite comme commentaire ! Le vrai problème est que l'IGP n'a pas de valeur ajoutée pertinence : savoir que je bois un Cabernet Sauvignon rge issu de tel ou tel secteur de notre territoire, je m'en fous. Ce que j'espère, c'est qu'il soit goûteux. Et ça, je ne crois pas que ça intéresse bcp les ODG et leurs petits hobereaux qui sont aux manettes.
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J.Henry DAVENCE Le 13 août 2022 à 11:56:24
4 scenarii imaginés par les mêmes "responsables professionnels "qui ont édicté les politiques viticoles depuis au moins 15 ans. Pour quels résultats ? Les igp avant 2006 étaient dans la catégorie des vins de table et les AOC n'étaient pas encore dévoyées par des outils économiques. L'avenir des IGP et des AOC passe sans doute par le remplacement par d'autres labels plus strict et mieux encadrés ou on ne pourrait pas confondre l'un avec l'autre.
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Albert Le 11 août 2022 à 17:20:30
Qu'apporte l'IGP quand le territoire de production est vaste, multicouche (Oc et Terres du Midi) alors que ce qui sera susceptible de marquer et d'intéresser le consommateur est la reproductibilité d'un même niveau de satisfaction ? La marque (nom du procureur ou du négoce, nom du domaine) est devenue plus référente et essentielle à connaître que l'indication géographique qui n'est consubstantielle d'aucun message qualitatif. A tel point qu'il me semble plus judicieux pour se faire plaisir de découvrir le travail des vignerons qui font le choix de s'affranchir du carcan de tout CDC : on peut les juger sur leur talent.
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