’une petite association née en 2016 sous la houlette de Célie Couché dans la région nantaise pour lancer une filière de réemploi de bouteilles en verre, Bout à Bout’ s’est muée en Ouest Consigne, une SAS avec deux filiales : Bout à Bout Pays de la Loire et Bout à Bout Centre Val de Loire (pour la Touraine) après le rachat de Hug & Ben, une structure similaire.
En six ans, l’entreprise a réussi à structurer une collecte de verres usagers, encouragée par 70 producteurs (brasseurs ou vignerons) avec 200 points de dépôt dans l’Ouest (cavistes, commerce de proximité…). Le ramassage est assuré par six sociétés partenaires qui ramènent les bouteilles en Loire-Atlantique vers l’entreprise Boutin – partenaire historique de la démarche – pour le lavage et la remise en service. Les bouteilles sont ensuite revendues aux producteurs partenaires.
“On a remis 500 000 bouteilles en service en 2021. On va multiplier par 3 en 2022”, indique Yann Priou le directeur général, nouvellement recruté, qui pilote une dizaine de salariés aujourd’hui. “Ils seront 16 en septembre, 28 en 2023”, sous l’effet d’un fort développement de la société nécessitant un changement d’échelle.
2 millions d'euros sont actuellement investis dans l’achat d’un terrain de 7 000 m2, assorti d’un bâtiment de 2 500 m2 à Carquefou, dans lequel une nouvelle ligne va être édifiée. Tout d’abord, la ligne va trier le verre parce qu’il y a des flacons qu’on ne retravaille pas. Ensuite, elle lave et sèche les bouteilles, puis elle inspecte les défauts (fissures, ébrèchements, restes d’étiquette…) pour écarter les erreurs, puis elle palettise pour réapprovisionner brasseurs ou vignerons. Elle traite aussi des bouteilles de cidres ou de jus de fruits.
Côté vinicole, aujourd’hui, Ouest Consigne réemploie 4 modèles de bouteilles : deux bordelaises et deux bourguignonnes de couleur différente. “Des discussions sont en cours avec les Fédérations viticoles du Val de Loire sur d’autres formats, mais on ne multipliera pas les modèles. Il faut du volume”, confie le directeur. Et du volume, l’entreprise compte bien en brasser encore plus avec des négociations lancées avec les grandes enseignes de distribution nationales pour installer des machines de collecte à l’entrée des magasins du Val de Loire.
Sans doute la pénurie de bouteilles accélère-t-elle sensiblement l’ampleur des projets et l’écoute que les divers interlocuteurs peuvent en avoir, mais le développement suscite un intérêt grandissant. Des opérateurs de la filière tout d’abord, mais aussi des banques qui accompagnent la société. “On n’oublie pas d’autres acteurs qui peuvent nous soutenir via une ouverture de capital en crowfunding via la plateforme www.lita.co”, conclut Yann Priou.