« Les résultats enregistrés sur les salons sont hétérogènes, mais le moral reste bon. Au caveau, les touristes ne sont pas complètement revenus, mais les gîtes se remplissent. Tout se remet progressivement en place. J’ai moi-même déjà des réservations pour avril 2023 ». Francis Backert, président du Syndicat des vignerons indépendants d’Alsace (Synvira) et de la Fédération des vignerons indépendants du Grand-Est, préfère voir le verre à moitié plein.
« Les visiteurs poussent à nouveau la porte du caveau. Ils prennent de nos nouvelles. On parle beaucoup pesticides, manger vrai, environnement. Cela prend plus de temps. Mais le prix moyen au col vendu est en nette augmentation : 12 € contre 9 € avant la crise sanitaire » renchérit Catherine Schmitt, du domaine Fritz-Schmitt à Ottrott, vice-présidente du Synvira. Christelle Schwebel, directrice de l’office de tourisme de la même commune, relève un autre élément positif : « le public accueilli lors des visites de cave rajeunit. On remarque beaucoup de trentenaires ».
Cet été, quatre rendez-vous doivent amplifier les ventes des domaines. Le pique-nique du vigneron indépendant qui avait généré 410 000 € de chiffre d’affaires cumulé chez les participants en 2019, reprend sa place habituelle dans le calendrier durant le week-end de la Pentecôte. Il cible un public familial. Soixante domaines sont inscrits. L’apéro gourmand à 25 €/personne est organisé par vingt-sept domaines chaque vendredi, du 27 mai au 19 août. Il vise un public de jeunes. En septembre, la dégustation de vin nouveau chez le vigneron bénéficie d’un bon écho auprès des retraités et la présence d’un vigneron indépendant à l’Ecomusée de Haute-Alsace chaque dimanche de juin à septembre a été étendue à certains samedis pour répondre à la demande d’animation des touristes.


Cette dynamique pourrait-elle être cassée par la répercussion de la hausse du coût des intrants à laquelle les professionnels ont dû se résoudre ? « Les vignerons indépendants alsaciens proposent des vins à des prix qui restent accessibles en entrée de gamme. Ils s’adressent aussi à une clientèle qui n’a pas le pouvoir d’achat le plus faible » estime Francis Backert. « Le positionnement prix actuel pourrait même être une carte à jouer face à la hausse de 20 à 30 %, pour cause de pénurie, des blancs de Bourgogne ».
Les affiches annonçant l’apéro gourmand, le pique-nique du vigneron et le vin nouveau, trois événements qui doivent augmenter la fréquentation des domaines et leur chiffre d’affaires.