Sûr qu’une pluie avant floraison ferait le plus grand bien ». La réflexion de Sylvie Blumstein vigneronne indépendante avec sa sœur Nadine à Scherwiller (Bas-Rhin), est sans surprise partagée par l’ensemble des viticulteurs qui exploitent le long des 130 kilomètres de la route des vins d’Alsace. « Il y a eu peu de pluie et de neige l’hiver dernier. La réserve hydrique est faible. Nous vivons avec depuis des années déjà. Nous ne sommes pas trop inquiètes. Nous nous attendons à une sécheresse estivale et pas plus de 400 à 500 mm de pluie dans l’année. Nous avons mis une grosse partie de nos 17 ha de terres filtrantes sous un couvert qui sera roulé pour constituer un paillage. Le rendement devrait atteindre sa moyenne des dernières années soit entre 50 et 55 hl/ha ».
« Le stress hydrique n’est pas encore trop marqué. Les sols légers ne connaissent pas de blocage pour l’instant » constate Frédéric Schwaerzler, technicien viticole à la chambre d’agriculture d’Alsace. « Mais le vignoble est soumis depuis le début de l’année à des températures record et à beaucoup de vent. Les sols dessèchent donc assez vite. Les jeunes vignes souffrent. La recommandation a été passée début mai de détruire rapidement les couverts temporaires ». « Les cumuls pluviométriques de mai sont actuellement un peu meilleurs dans le Bas-Rhin que dans le Haut-Rhin. Mais dans l’état actuel des prévisions, il est probable qu’ils restent faibles sur l’ensemble de la région. Des engrais verts sèchent sur place » remarque sa consœur Marie-Noëlle Lauer.
Au vignoble, la floraison démarre. Dans les situations les plus précoces du Haut-Rhin, les toutes premières fleurs étaient visibles sur pinots au 20 mai. « Le millésime s’annonce précoce » estime Frédéric Schwaerzler. Le vignoble va vivre une semaine du 23 au 29 mai plus fraîche, avec un épisode pluvieux ce lundi 23. « On en saura plus dans la première quinzaine de juin » conclue Marie-Noëlle Lauer.