près avoir vécu une tragique année 2021 avec une récolte amputée de moitié par le gel, le vignoble nantais pousse un ouf de soulagement. Plusieurs nuits d’avril ont pu faire perdre quelques hectolitres ici ou là, mais la récolte globale de Muscadet devrait être à la hauteur des espérances. Si tout continue comme c’est parti.
“Et, c’est plutôt bien parti pour l’instant”, sourit Florent Banctel, conseiller à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. D’abord, il y a de belles sorties de grappes, alors que la floraison démarre tout juste. “L’année qui suit un gel sévère a toujours cet effet compensateur. On le constate encore”, poursuit le technicien.
En dépit d’un manque conséquent de pluie, la plante résistait bien. “On craignait un stress hydrique, car on a enregistré un déficit de 157 mm de novembre à mars, mais en creusant à 10 cm, on se rendait compte que ça restait frais. Les pluies orageuses sont arrivées le week-end dernier, avec des relevés divers : de 15 à 85 mm selon les secteurs, et avec quelques épisodes de grêle épars mais sans conséquences”, détaille Florent Banctel.


Il va donc falloir redoubler de vigilance sur les maladies après ces épisodes de pluie, même si de nombreux vignerons avaient déjà largement anticipé la prévention contre l’oïdium. “L’an passé, certains se sont fait piéger par des attaques tardives. Ça a marqué les esprits. Cette année, on a bien insisté sur le poudrage avant floraison. Pour le moment, on n’a pas de symptômes”, souligne le technicien. “Côté mildiou, on a repéré quelques tâches de contamination, qui ont suivi des pluies d’orage survenues du 22 au 24 avril”. Pour l’heure, certains vignerons ont déjà fait un passage, certains n’ont pas bougé. D’autant que la météo des jours à venir annonce la fin des pluies, du soleil et un peu de vent… Bref, c’est plutôt bien parti.