ue d’eau tombée ces derniers jours, mais combien de millimètres réellement absorbés et stockés par les sols viticole ? « Il est très compliqué de faire un bilan pluviométrique après des orages. Si l’on voit sur certaines zones plusieurs centimètres de pluie, beaucoup d’eau est repartie à la mer » indique Emmanuel Buisson, directeur de l’innovation Weenat, notant que « les orages sont malheureusement trop brefs, trop brutaux et trop localisés pour ramener les tendances dans le positif. De gros volumes tombent sur un sol très sec, si la végétation prend ce qu’elle peut, beaucoup d’eau ruisselle. »
Après ces pluies et avec un retour à un temps sec, « on ne va plus parler de sécheresse pendant une semaine, la pluie des orages ayant stabilisé la situation, mais cette pause ne veut pas dire que l’on tire un trait sur le manque d’eau » prévient Serge Zaka, docteur en agroclimatologie pour ITK, qui note que « les conditions début juin seront décisives pour voir si la sécheresse repart ». Prudent en ce qui concerne les tendances saisonnières prédisant un été sec et chaud, l’agriclimatologue note que même avec de faibles précipitations, « s’il pleut pendant la période de remplissage des baies, l’effet peut être positif pour les rendements ».


Concluant un mois de mai particulièrement sec et chaud, les récentes pluies ne changent pour l’instant pas la tendance actuelle du millésime à la sécheresse. Faute de pluies depuis janvier, « la situation est compliquée. S’il n’y avait eu que le mois de mai, cela n’aurait été qu’un coup de chaud précoce. Mais là, il y a une accumulation » note Emmanuel Buisson, qui rappelle que l’hiver a été particulièrement sec, avec situation critique sur le pourtour méditerranéen et d’autres vignobles (Alsace, Bourgogne, Champagne, Cognac, Vallée du Rhône…).
« Toute la France est concernée » indique Serge Zaka, ajoutant qu’« il faudrait plusieurs semaines de pluies efficaces (modérée et continue) pour humidifier les sols en profondeur. La période de remplissage est passée, on n’a pas de réserve hydrique satisfaisante en profondeur. » Les prochains jours n’étant pas annonciateurs de pluies majeures*, devrait alourdir un déficit déjà pesant selon Emmanuel Buisson, notant que la sécheresse va rester problématique alors que l’évapotranspiration mesurée en France aurait été 20 à 30 % supérieure aux normales de saison en mai (d’après les modèles de Weenat). Avec le retour à des températures de saison, l'emballement végétatif devrait marquer une pause.
* : Sauf peut-être une goutte froide pour arroser Corse et Provence cette fin de semaine, si une dépression venant de la Méditerranée réussit à se placer dans un trou laissé par l’anticyclone (mais rien n’est sûr actuellement).