’est une tulipe sauvage rare qui a été identifiée il y a maintenant 6 ans sur des terres agricoles d’Anjou au moment où un exploitant a décidé de faire valoir ses droits à la retraite et de céder ses parcelles.
Rare dans l’ouest en tout cas, car la tulipa sylvestris est présente dans le sud de la France. Mais pour le quart nord-ouest de l’Hexagone, cette découverte a été considérée par les experts comme le plus gros réservoir de cette jolie fleur jaune qui s’est épanouie sur ces quelques hectares de terres agricoles, classées en AOC Coteaux du Layon.
Au moment de vendre les terres, plusieurs organismes sont entrés dans la danse, car deux vignerons étaient intéressés pour y planter de la vigne : la chambre d’agriculture, la Fédération viticole, la Safer, le Conservatoire d’espaces naturels des Pays-de-la-Loire… Au final, ce dernier a pu acquérir 2 ha de bas de coteaux pour le laisser en prairie, et les deux viticulteurs ont pu planter sur un total de 4,5 ha avec un cahier des charges strict formalisé par un arrêté préfectoral. Avec un objectif premier : protéger les bulbes et favoriser l’expansion de la fleur protégée.


“D’abord, à la plantation, il a fallu utiliser des outils spécifiques”, souligne Alexandre Cady, l’un des vignerons. Pour la suite, tout herbicide est évidemment interdit. “La difficulté, c’est qu’on n’a pas le droit – en théorie – de travailler le cavaillon avant le 15 avril, et même le 30 mai si les tulipes sont en fleur. Pour le rang, mêmes contraintes fixées aux 30 avril et 30 mai. Autant dire que c’est compliqué de gérer l’herbe…”.
Alors pour continuer à entretenir correctement leurs parcelles, les deux producteurs ont plaidé pour un assouplissement des règles de travail du sol. Ils souhaitent pouvoir intervenir à partir du 30 avril au lieu du 30 mai.
A l’occasion d’une rencontre bilan fin mars les différents organismes ont pu constater que les tulipes continuaient à bien se développer dans les vignes. “Tout le monde comprend bien qu’il s’agit aussi pour nous d’une activité économique. On a reçu une bonne écoute, mais il faudra sans doute que ça remonte jusqu’au ministère pour assouplir un peu les règles”, indique le vigneron de Saint-Aubin, dans l’attente d’une réponse.