Mauricio González-Gordon : La guerre en Ukraine est avant tout une tragédie humaine, qui conduit aussi à une crise mondiale. Actuellement, les exportations de vins Eeuropéens vers la Russie et l'Ukraine (845 millions d'euros en 2021) sont à l'arrêt et nos entreprises vont devoir chercher des marchés alternatifs, une tâche difficile. Mais ce qui inquiète le plus le secteur, ce sont les conséquences de la crise qui nous attend, à un moment particulièrement délicat où le secteur commençait à se remettre des effets causés par la pandémie.
La spirale inflationniste actuelle (sur les matières sèches, les transports…) ne risque-t-elle pas de gonfler artificiellement les chiffres d’affaires de la filière des vins, tout en les coupant de marché ? Des solutions existent-elles ?
Nous subissons depuis des mois une augmentation importante du coût des matières premières sèches (verre, papier, palettes, énergie...). Étant donné que l'inflation affecte tous les domaines de l'économie, il sera difficile de transférer directement cet impact sur le consommateur, et nos entreprises seront affectés. Nous sommes tous perdants. Dans ces circonstances, nous devons continuer à améliorer notre communication envers le consommateur, en lui fournissant plus d'informations sur nos produits et nos valeurs, en contribuant également à faire connaître l’importante contribution économique, sociale et environnementale de notre filière.
Où en est la mise en place d’une information digitalisée sur les ingrédients et les données nutritionnelles sur les étiquettes de vin ? Avez-vous des points d’alerte sur ce dossier ?
Le règlement de l'UE entrera en vigueur en décembre 2023 et je suis heureux de confirmer que nous sommes prêts. U-label, la plateforme financée par le CEEV et ouverte à tous, est désormais disponible et active pour accompagner les entreprises dans leur parcours numérique. A ce jour, quelque 90 entreprises ont commencé à créer leurs étiquettes électroniques et, dès cet été, on s'attend à une augmentation exponentielle des inscriptions.
Décembre 2023 semble loin, mais nous devons commencer l'adaptation de nos étiquettes dès maintenant ; si nous attendons juin de l'année prochaine, la filiale d'étiquetage ne pourra pas répondre à la demande.