Nicolas Dupont-Aignan : Fils d’un représentant en vin, et ayant moi-même, lorsque j’étais étudiant, travaillé à la promotion des vins français à New-York, j’ai appris depuis le plus jeune âge que le vin n’était pas seulement une boisson, mais aussi un élément de convivialité et de patrimoine, incarnant la France et participant de son rayonnement à l’étranger pour la qualité de ses cépages et pour son savoir-faire ancestral.
La dénormalisation de la consommation d’alcool en général, et de vin en particulier, revient dans de nombreux projets de santé publique. À la présidence, quelle serait votre politique en la matière : promotion de la consommation avec modération ou renforcement des protections contre les consommations excessives ?
Président de la République, j’aurais une position équilibrée qui conjugue préservation de la santé publique et soutien à la production viticole française. A cet effet, il n’y a pas d’opposition entre la promotion de la consommation de vin avec modération et la lutte farouche contre l’alcoolisme, en particulier chez les jeunes.
Le vignoble s’empare de la transition agroécologique : souhaitez-vous accompagner le vignoble à son rythme (aides aux certifications, à la réduction des intrants, compensation des Zones de Non Traitement, ZNT…) ou aller plus vite (interdire certaines pratiques, réduire les matières actives, augmenter les ZNT…) ? Face au dérèglement climatique, quelle serait votre politique de soutien (assurance récolte, mises en réserve…) ?
Tout ce qui est excessif est insignifiant, il faut accompagner la filière viticole dans la transition agroécologique, par des mesures de soutien financier. De plus, je propose de revaloriser de 30 % l’aide à la conversion à l’agriculture biologique.
Les acquisitions foncières à prix d’or (notamment les vignobles) par des multinationales en particulier chinoises, se multiplient sans que les pouvoirs publics se donne les moyens de réagir. Pour mettre fin à ce saccage d’un de nos atouts les plus précieux. Il est impératif d’alléger la fiscalité de la transmission familiale des biens viticoles. Je propose que les successions soient exonérées à hauteur de 90 % (75 % actuellement) de façon à maintenir les entreprises dans le giron familial. Par ailleurs, un patrimoine viticole n’est pas seulement une entreprise, c’est aussi des terres qu’il faut préserver de la vente à des puissances étrangères en se donnant les moyens juridiques de bloquer les transactions.