hierry Mothe, viticulteur à Chablis et secrétaire général des Vignerons indépendants est clair : le cuivre est primordial si l’on veut continuer d’avoir une viticulture respectueuse de l’environnement, et des concitoyens. « tant qu’il n’y a pas d’alternative, on ne peut pas s’en passer. Il nous faut le cuivre, il nous faut une réhomologation du cuivre à la dose actuelle et du lissage (soit 28 kg/ha max sur 7 ans) , a-t-il martelé lors du webinaire « le cuivre, outil conventionnel & biologique fondamental de l’agriculture française », organisé par EU Focus, ce 9 mars
Effectivement pour les Vignerons Indépendants l’enjeu est de taille : 40 % d’entre eux sont aujourd’hui certifiés ou en cours de conversion bio (ils étaient 27 % en 2018). « La progression est forte et continue », a insisté Thierry Mothe. Et sans cuivre, impossible de lutter contre le mildiou en bio. Mais même pour les conventionnels, le cuivre est crucial. En témoignent les chiffres sur les utilisations du cuivre en viticulture, présentés par Romain Dandois, chef marché vigne et arbo chez Nufarm, une société qui fait partie de la Task Force cuivre. Sur 760 000 ha de vignes au total, 658 120 reçoivent du cuivre. 31 % des hectares traités sont en bio. En moyenne, les viticulteurs effectuent 4,2 passages de cuivre par hectares à la dose moyenne de 400 à 500 g de cuivre par hectare. « Attention il s’agit d’une moyenne incluant les utilisations en bio et en conventionnel », a précisé le chef marché.
Si les bios l’appliquent tout au long de la saison, les viticulteurs conventionnels l’utilisent davantage en fin de cycle. Les doses utilisées ont considérablement baissé. « Aujourd’hui aucun nouveau produit n’est homologué à une dose supérieure à 750 g/ha. La tendance est même encore à la baisse. Et les viticulteurs l’utilisent couramment à des doses de 200 à 300 g par passage quand la pression est normale et raisonnable. Mais certaines années, il y a besoin de mettre des doses plus importantes ». Ce fut le cas en 2021, où les viticulteurs ont été confrontés à une pression exceptionnelle du mildiou. Pour finir Romain Dandois a rappelé que le cuivre est un produit bon marché puisque le coût moyen d’un passage au cuivre est de 16,5 €/ha contre 28 €/ha pour un autre antimildiou.