Franck Riester : La situation que nous vivons, une agression militaire aux portes de l’Europe, est inédite. Par son ampleur et sa fermeté, notre réponse l’est tout autant car malgré la volonté portée par le Président de la République de poursuivre le dialogue et la négociation, la Russie a choisi l’escalade des tensions. Avec nos partenaires européens et internationaux, nous sommes déterminés à appliquer une pression maximale sur le régime de Vladimir Poutine et sur l’économie russe, aussi longtemps que nécessaire pour obtenir la fin de la guerre en Ukraine.
Secteur par secteur, nous répondrons bien sûr présents aux côtés des entreprises françaises exposées. À la suite de la première réunion de suivi que j’ai organisée le premier mars au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, en lien avec le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance, et à laquelle plus de 70 chefs représentants d’entreprises et de fédérations françaises ont participé, nous sommes en train d’évaluer précisément l’impact économique du conflit et des sanctions. Personne ne sera laissé de côté.
Le président de la République annonçait samedi que le conflit allait durer : est-ce que les exportateurs doivent trouver d’ores et déjà d’autres marchés ? Est-il déconseillé de se rendre en Russie ?
Comme l’a annoncé le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, il est fortement déconseillé de se rendre en Russie. Tous les ressortissants français présents sur le territoire russe sont par ailleurs fortement encouragés à le quitter, sauf raison essentielle. Le Président de la République l’a dit très clairement le 2 mars dernier : face à l’impact économique du conflit et des sanctions, nous aiderons les secteurs les plus exposés à chercher de nouveaux fournisseurs et de nouveaux débouchés. Nous apporterons des réponses adaptées aux perturbations des flux commerciaux et à l’augmentation des prix de certains biens. Cette crise nous rappelle l’urgence pour l’Union européenne de construire notre autonomie stratégique, y compris en matière commerciale.
Nous ne savons pas à ce stade si et comment la Russie répliquera aux sanctions prises par l’Union européenne et ses partenaires en réaction à l’agression militaire déclenchée contre l’Ukraine. Une fois que l’impact du conflit, des sanctions et des éventuelles répliques russes aura fait l’objet d’une évaluation précise, en lien avec les filières concernées, nous mettrons en place un plan de résilience – sur lequel nous sommes déjà en train de travailler et que le Président de la République a annoncé - pour aider l’ensemble des acteurs économiques touchés à absorber l’impact économique de la situation. Cela concerne tous les secteurs d’activité, dont bien sûr les vins et spiritueux.