e 18 février, le gouvernement annonce la signature d’un accord de filière « chêne » visant à limiter l’export hors Europe et à sécuriser l’approvisionnement des scieries françaises.
Les mérandiers et tonneliers s’en réjouissent. « Nous assistons depuis deux ans à une montée des prix et commençons à voir des chênes de qualité merrains nous échapper, notamment vers l’Asie qui pendant longtemps n’achetait que des bois de mauvaise qualité » explique Jean-Luc Sylvain, président de la Fédération des Tonneliers de France.
Le syndicat des mérandiers n’a pas participé aux négociations. « Mais nous travaillons étroitement avec la commission chêne de la Fédération Nationale du Bois, qui en est la cheville ouvrière et nous en a restitué les grandes lignes » poursuit Vincent Lefort, son président.
Concrètement, l’Etat propose l’utilisation d’un label Union Européen, porté par l’Association Pour l'Emploi des Chênes et des Feuillus Français (APECF). « Ce label déjà existant sur les bois vendus par la forêt publique, l’ONF, va être étendu à toute la filière chêne, aux ventes réalisées par les experts et coopératives, et à celles réalisées par les propriétaires privés » continue Vincent Lefort.
Le privé aura toujours la liberté de ne pas se faire labelliser. « S’il vend ses bois en direct à un industriel européen cela vaudra labellisation. Dans le cas contraire, son droit aux subventions prévues dans le cadre du plan France Relance ».


Ce premier levier mettra sans doute fin à l’envolée des prix du bois. Et l’Etat prévoit de pousser à la contractualisation entre forestiers et industriels, et de soutenir à la filière française en favorisant les premières et deuxièmes transformations réalisées sur le territoire.
« On ne va pas simplement alimenter les scieries ou les merranderies, mais également le fabricant de meubles ou la tonnellerie ».
Seul point de vigilance : veiller à ce que la création d’une nouvelle filière chêne pour les scieries n’appauvrisse pas le secteur de la tonnellerie. « Nos approvisionnements reposent sur des notions d’origine, de grain, de terroir, avec des critères beaucoup plus élevés que ceux des scieries » insiste Jean-Luc Sylvain.