es sols viticoles affichent des niveaux de populations de champignons et bactéries vivants très disparates. « On compte en moyenne 6 millions d’individus par gramme de sol, avec un facteur variant de 1 à 200 » alerte Matthieu Dubernet, à la tête des laboratoires éponymes, forts de 485 analyses réalisés en 2021 par cytométrie de flux.
A l’occasion de la deuxième session des Entretiens Vigne Vin Languedoc-Roussillon, l’expert a rappelé qu’en viticulture, le ratio moyen est de 3 champignons pour 100 bactéries, contre 25 % dans les forêts.
Matthieu Dubernet encourage les viticulteurs à apporter du compost au rapport C/N élevé, compris entre 15 et 20, pour favoriser les champignons plutôt que les bactéries. « Ce sont les champignons qui stabilisent la matière organique, elle-même génératrice de vie, et je n’ai jamais vu de fin d’azote en 25 ans de carrière » rassure-t-il.


Autre fait intéressant, les laboratoires Dubernet ont réussi à corréler positivement la teneur des sols en champignons avec la quantité de phospore retrouvé dans les pétioles de la vigne.
Plus surprenant, à quantité d’eau égale, l’irrigation en plein par aspersion ou canon serait beaucoup plus efficace que le goutte-à-goutte pour créer du vivant, qu’il soit enterré ou aérien, du fait de l’humidité résiduelle qu’elle génère.
« Ne raisonnons-nous pas trop l’irrigation vis-à-vis de la physiologie de la plante et pas assez vis-à-vis de l’agronomie et de la biologie présente sur une parcelle, surtout en Méditerranée ? » se demande Matthieu Dubernet.