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"La filière viticole est exemplaire pour aborder les enjeux du changement climatique"
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Clap de fin pour LACCAVE ?
"La filière viticole est exemplaire pour aborder les enjeux du changement climatique"

En une décennie, le projet Laccave a mobilisé la recherche française pour évaluer les conséquences du changement climatique sur le vignoble, aboutissant à tracer les traits d'une stratégie nationale d'adaptation du vignoble. Reste que le projet s'arrête cette année.
Par Anne Schoendoerffer Le 09 décembre 2021
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Jean-Marc Touzard, directeur de recherche à l'Inrae a conduit le projet Laccave avec Nathalie Ollat.
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n 10 ans, le projet INRAE LACCAVE en partenariat avec France Agrimer, l’INAO, APC et l’IFV,  a réuni plus de 100 chercheurs et doctorants pluridisciplinaire (​​génétique, écophysiologie, agronomie, sciences de l’environnement, œnologie, géographie, économie, sociologie...), généré 10 thèses et fédéré les décideurs politiques autour de l’adaptation de la viticulture au changement climatique. Comme la présentation au ministre de l'agriculture, Julien Denormandie, le 26 août 2021, de la stratégie de la filière viticole pour son adaptation au changement climatique qui s’appuie sur LACCAVE.

Ou les dernières conférences organisées au SITEVI ont montré l'engouement des différents acteurs pour ce projet lors desquelles les conclusions positivent des chercheurs ont été transmises : “les impacts du bouleversement climatique sur les vignobles s’accentuent, mais des solutions pour l’adaptation sont possibles si l’augmentation de la température moyenne est contenue à moins de 2°C et si la mobilisation conjointe des acteurs de la filière, des pouvoirs publics et de la recherche se poursuit”.

Pourtant, l’INRAE vient d'annoncer la fin du projet tout en faisant le bilan de 10 ans de recherche. Pourquoi ce programme innovant s’arrête, quelles sont les suites possibles, et quels sont les messages clefs du projet à retenir ?  Interview avec le directeur de recherche, Jean-Marc Touzard, le co-responsable de LACCAVE avec Nathalie Ollat.

Vous annoncez dans un communiqué de presse publié le 7/12/2021 au soir,  la fin du projet Laccave. Pourquoi ce projet se termine ? Et quelle va être la suite ?

Les projets ont d’habitude une durée de trois ans. Nous avons pu le renouveler de manière exceptionnelle. Maintenant, nous arrivons à la fin d’un cycle.

Pour la suite, nous avons 3 options. Soit  avec un projet à minima de manière informelle avec nos propres forces. Soit un projet inter départements INRAE sur financement; Ou un projet avec des co-financements professionnels en maintenant une gouvernance scientifique. Le débat argumenté a été au cœur de la LACCAVE. Il est important de conserver ses espaces de liberté et d'échanges  (en dehors du poids politique, NDLR)  à partir du moment où on s'appuie sur des infos vérifiées et des démarches scientifiques. Pour l'heure, nous n’avons pas encore tranché sur la suite à donner. Nous nous donnons un an pour rédiger le rapport final, publier nos nombreux résultats et pour préparer un colloque à Bordeaux. Cela nous laisse le temps de voir sous quelle forme LACCAVE peut se poursuivre.

Parmi les messages clefs du projet, lesquels sont les plus importants ?

“Nous en avons identifié 8 parmi de nombreux autres. Même si la filière le sait déjà, et que ça peut paraître banal, le sol est fondamental.  Car c’est une urgence pour favoriser la résilience des vignobles, en combinant enherbement maîtrisé, apport de matière organique et aménagements anti-érosion… La gestion de l’eau est aussi une variable clef. Les autres points sont le renouvellement et la diversification du matériel végétal, les consommateurs et ce que j’appelle "l'ingénierie des territoires viticoles” avec la gestion locale des incendies, des écosystèmes et des paysages qui appelle à une gouvernance viticole ouverte aux autres acteurs du territoire.

La filière doit aussi être exemplaire en réduisant ses émissions et en capturant du carbone. Les opportunités sont nombreuses comme la gestion des sols et paysages, la logistique… Et les consommateurs sont sensibles à cet engagement qui contribue à l’image du vin.

Pourquoi la filière viticole est exemplaire pour aborder les enjeux du changement climatique ?

La filière viticole est exemplaire pour aborder les enjeux du changement climatique car elle est très impactée et les acteurs sont très organisés.  Ils nous questionnent et sont très réactifs à l’échelle nationale, régionale et locale. Elle a aussi une place  importante dans la société française.

Et enfin, comme production avec une plante pérenne, les acteurs eux-mêmes se projettent à au moins 30 ans où les degrés seront forcément plus élevés. Rappelons que +2 degrés, ça veut dire + de 4 degrés sur la surface terrestre; Avec des risques climatiques plus accentués et fréquents.

C'est aussi  exemplaire pour étudier et  mettre en œuvre à l’échelle mondiale des stratégies d'adaptation plus globalement pour d'autres filières. Il faut que la filière en soit consciente

LACCAVE ne peut pas s'arrêter.

 

 

 

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