C’est l’histoire de deux baroudeurs frustrés de devoir transporter nos bouteilles de vin, trop lourdes, trop encombrantes…», la vidéo de présentation de la start-up de Victor Roux et Marin Belorgey, titulaires d’un master de la Kedge Business School, répond d’emblée à une problématique explicite.
Pour tenter d’y apporter une solution, les deux « backpackers » ont travaillé sur un format innovant, un mix entre cubi et bouteille aux avantages multiples : « à 53 grammes, notre bouteille est 8 fois plus légère (450 g pour une bouteille en verre), reste fraîche 40 % plus longtemps une fois sortie du réfrigérateur et génère 5 fois moins d’émissions de CO2 sur l’ensemble de son cycle de vie (étude menée par le pôle éco-conception) », indique le communiqué.
Dotée d’une coque biodégradable qui enferme une poche en plastique monocouche, avec son poids plume, la Bio’teille vient aussi rationaliser le circuit d’acheminement et permet le chargement de 4 000 spécimens contre en moyenne 1 300 bouteilles par palette pour un poids de 590 kilos.
Ciblant un public jeune, mais aussi des consommateurs plus traditionnels qui seraient sensibles au pragmatisme du format, la Bio’teille n’a pas pour vocation de conserver des vins de garde.
« Nous travaillons actuellement avec deux vignerons en Provence, ce sont des vins légers, il y aussi des rosés, nous envisageons de faire un tour de France pour sonder d’autres vignobles », affirme Martin Belorgey.
Côté distribution, les créateurs de cette bouteille hybride visent des points de vente proposant une large gamme de vins bios (Biocoop, Monoprix…), mais n’excluent pas les circuits GMS qui ont prouvé depuis quelques années leur volonté de proposer de plus en plus de cuvées engagées : « nous sommes en discussion avec Intermarché sur notre secteur », appuie Martin Belorgey.
Avec un camion et beaucoup d’huile de coude, Martin Belorgey et Victor Roux se déplacent aujourd’hui directement chez les vignerons. Munis d’une remplisseuse automatique au rythme d’une bouteille toutes les 6 secondes, le process artisanal connait des limites « Nous envisageons à l’avenir d’avoir notre entrepôt, la limite c’est l’encoquillage entièrement manuel des poches de vin », confie Martin Belorgey.
Les cuvées « encoquillées » entendent s’aligner sur les bouteilles traditionnelles, avec un prix final pour le consommateur autour de 10 €.
Cette bouteille hybride vient aussi mettre les pieds dans le plat et poser sur la table la problématique du plastique (cubis et BiB), dont les poches ne sont pas compatibles avec les filières de tri.
Dotée d’une poche souple en plastique mono-matériau recyclable ; les cubis étant généralement constitués de 3 couches mêlant polyéthylène et EVOH (éthylène alcool vinylique), la Bio’teille s’écarte de l’usage unique.
« Nous avions pensé à d’autres matériaux, mais la conservation du vin est complexe, à l’heure actuelle le plastique reste le matériau le plus intéressant », explique Marin Belorgey.
Victor Roux (à gauche) et Marin Belorgey (à droite) ont fait le pari de lancer 10 000 « Bio’teille » sur le marché pendant une première phase de test.