i le plan agricole de France Relance, doté d’1,5 milliard d’euros (à plus de 50 % engagé), est « un volet de modernisation », l'enveloppe agricole du plan France 2030, dotée de 2,8 milliards € (dont 800 millions € du Quatrième Programme d’Investissement d’Avenir, le PIA 4 pour 2021-2025), se veut un vecteur « d’innovation et de conquête vis-à-vis de 2030 » annonce Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, en visioconférence de presse ce 12 octobre. Partie agricole du plan à 30 milliards € présenté ce jour par Emmanuel Macron, le président de la République, cette enveloppe « a une ambition, […] faire émerger dans notre pays et en Europe les champions de demain » indique Julien Denormandie, pour qui « il s’agit de dessiner l’avenir » sur trois axes : le numérique, la robotique et la génétique.
Rappelant avoir reçu récemment le plan d’adaptation de la filière vin au changement climatique, le ministre indique que « le secteur est à maturité pour utiliser le numérique, la robotique et la génétique. Très clairement. » Julien Denormandie en veut pour preuve sa visite fin août de la start-up, UV Boosting, « qui arrive à faire des robots qui passent dans les interrangs des vignes et luttent contre des champignons grâce aux UV et diminuent l’utilisation de fongicides (avec la question de créer un métabolisme chez la plante qui vient la réchaufffer et lui permettre de mieux résister au gel). Une telle machine coûte au moment où l’on se parle 20 000 € pièce. C’est maintenant une question d’accessibilité. »


Promettant une vision politique pour aboutir à une « révolution de la connaissance et du vivant » dans le monde agricole, Julien Denormandie présente de grands axes du plan de Relance qui restent encore flous. « Conformément à la méthode indiquée par le président de la République, c’est quelque chose que l’on va construire. Aujourd’hui, on a donné une vision, des enveloppes, des grands axes… il y a beaucoup de choses que l’on va construire avec les acteurs et les parties prenantes » indique le ministre, annonçant un déploiement des premiers fonds « dans les prochaines semaines », avant les échéances électorales.
« Il y a des projets que l’on va lancer et qui peut-être ne marcheront pas. C’est ça tenter, cet esprit d’innovation, de conquérant et d’entrepreneur, il ne doit jamais être limité par une aversion au risque » déclare Julien Denormandie, estimant que l’agriculture française est « à l’aube d’une troisième révolution agricole (la première étant le machinisme et la deuxième l’agrochimie) ».
* : Le plan agricole de France 2030 se décline en « engager la révolution du vivant et de la connaissance (1,03 milliard €, dont 430 millions € du PIA4), renforcer les chaines alimentaires locales pour une alimentation favorable à la sante (850 millions €, dont 450 millions € du PIA4), créer un fonds des Entrepreneurs du vivant (500 millions € en fonds propres, contrairement aux autres aides qui sont des subventions et avances remboursables) et produire de nouveaux matériaux au service de la construction bas-carbone (500 millions € pour la filière bois et forêt) » expliquent le ministre et les documents du ministère.