’Anjou-Saumur, comme bon nombre d’autres régions, a subi les morsures du gel à plusieurs reprises au printemps. Une fois énoncé, ce tableau global recouvre des disparités locales fortes. Certaines exploitations s’en sont plutôt bien tirées, en particulier dans le sud du vignoble, et devraient même déclarer un volume très honorable cette année. Aussi, à l’heure de fixer les rendements du millésime 2021, les responsables des différentes appellations ont voulu jouer la carte de l’optimisation des volumes.
Depuis quelques années, le vignoble mise sur le VOlme Complémentaire Individuel (VCI) pour tenter de lisser les hauts et les bas de la nature, mais cette année, il semblait difficile de proposer devant l’Institut National de l'Origine et de la Qualité (Inao), une hausse généralisée du rendement. L’ensemble des appellations de volume qui représente 75 % des surfaces (Cabernet d’Anjou, Rosé d’Anjou, Rosé de Loire, Crémant de Loire, Saumur Fines Bulles, Saumur Champigny) a donc orienté sa politique vers le Plafond Limite de Classement Individuel (PLCI). D’autres AOC plus modestes en volume ont emboité le pas : Saumur Rouge, Saumur Rosé, Saumur blanc, Anjou Blanc et Anjou Rouge. Les producteurs de ces AOC pourront revendiquer le rendement de base, complété par un volume supplémentaire de 3 à 10 hl/ha selon les produits.
Les présidents de ces appellations sont unanimes : d’un point de vue macro-économique, le vignoble a besoin de volume pour alimenter tous les marchés. Impossible de ne pas récolter tous les raisins. Et, souplesse accordée par l’Inao cette année, les producteurs qui en disposent pourront utiliser le VCI constitué les années précédentes pour atteindre le niveau du PLCI.
En attendant de tirer le bilan de ces ajustements subtils, les premiers raisins de chardonnay commencent juste à être rentrés pour les vins à bulles. Chenin et cabernet franc, majoritaires dans le vignoble affichent encore des degrés potentiels faibles et des acidités élevées.