ric Pilatte ne revient pas avec de bonnes nouvelles de ses tournées en Côte-d’Or, Saône-et-Loire et Yonne. Ce conseiller viticole et œnologue indépendant estime que les vignerons bourguignons ont en moyenne déjà perdu 60% de leur récolte.
« Je vois des ceps pourvus de dix grappes en côtoyer d’autres n’en portant que deux. Les contrôles de maturité vont être un vrai casse-tête » témoigne-t-il. Cette hétérogénéité est d’abord due aux gelées d’avril. En juin, les vignes du Mâconnais ont en plus été frappées par la grêle, notamment en appellation Pouilly Fuissé.
Au même moment, le mildiou et l’oïdium ont commencé à faire des leurs. Début août, Benoît Bazerolle, de la Chambre d’agriculture de Côte d’Or, indiquait que quasiment aucune parcelle n’était indemne d’oïdium sur leur réseau d’observation.
« Dans la majorité des cas, cela se traduit par un ou deux grains touchés qui ont noirci et la maladie est plutôt contenue. Mais nous avons un pourcentage assez élevé de parcelles présentant des attaques sévères avec jusqu’à 20 à 30 % de grappes touchées ».
Les situations les plus dégradées étaient principalement celles où la protection s’est faite avec du soufre, la météo n’y étant pas été favorable.


Eric Pilatte confirme avoir vu des vignerons complètement rater leur protection phytosanitaire. Il s’inquiète désormais de l’apparition de la pourriture.
Alors que la véraison progresse lentement depuis une quinzaine de jours, « certains foyers sont déjà bien avancés, assure-t-il. A la moindre pluie, tout peut basculer. Les prochains jours vont être cruciaux ».