ouchant toute la ferme France, la crise sanitaire représente un « choc asymétrique » selon les filières concernées indique Alain Tourdjman, le directeur des études économiques du groupe Banque Populaire Caisse d’Epagne (PBCE) lors de la présentation d’une enquête téléphonique réalisée auprès de 1 359 agriculteurs (dont 431 viticulteurs). « On a traditionnellement une situation de la viticulture plus enviable que la moyenne*, la crise de 2020 renverse les choses » explique l’analyste. Ce qui s’explique par l’exposition du vignoble aux réseaux commerciaux touchés de plein fouet par la crise sanitaire : restauration, export, salons de vente directe, tourisme…
Si 44 % des agriculteurs sondés par BPCE estiment que l’impact de la crise sanitaire est négatif pour leur chiffre d’affaires, cette part bondit à 59 % pour la filière vin (la proportion la plus importante de tous les répondants). Concernant les perspectives d’évolution de l’activité en 2021, les vignerons sont résolument pessimistes et misent à 44 % sur une décroissance (pour 17 % tablant sur un développement), quand seulement 31 % de l’ensemble des agriculteurs tablent sur une baisse d’activité (pour 20 % de croissance). Lors de la précédente étude, en 2019, les viticulteurs misaient à 29 % sur des développements (contre 23 % pour l’ensemble des sondés).


L’échantillon des 431 viticulteurs sondés est composé à 60 % d’entreprises affichant un chiffre d’affaires supérieur à 100 000 €/an. Les répondants vignerons sont d’abord basés en Champagne (22 % des réponses), Bordeaux (16 %), Languedoc (15 %), Provence (13 %), Cognac (7 %)…
* : Et plus particulièrement par rapport aux éleveurs bovins.