n matière de vision de la production de vin bio, la Commission Européenne défend une approche naturelle au possible et sans intrant au maximum à écouter Denis de Froidmont, de la DG Agri à Bruxelles, lors d’une visioconférence ce 13 juillet portant sur le bilan du projet européen de recherche et d’enseignement Œnobio (2018-2021). Définis par la nouvelle réglementation communautaire sur le bio, qui entrera en vigueur le premier janvier 2022, les principes de la production biologique sont simples pour le fonctionnaire européen.
« Des engrais peuvent être utilisés en bio, mais la première idée est l’utilisation naturelle de la fertilité du sol. De même pour la santé des plantes, le premier principe repose sur des mesures préventives. Il existe bien sûr des produits de traitements autorisés, mais le principe est de les éviter en choisissant des espèces appropriées, des variétés résistantes aux maladies et ravageurs [et de les combiner] à des mesures préventives essentiellement mécaniques et physiques. Les variétés font une grande différence, c’est évident pour la vigne » estime Denis de Froidmont, qui s’appuie sur l’article 6 de la nouvelle réglementation*. Mettant en avant les cépages résistants au mildiou et à l’oïdium, la Commission européenne a milité pour l’ouverture des AOC à ces nouvelles obtentions (qui ne sont pas 100 % Vitis vinifera).
Ces principes généraux se retrouvent dans les règles européennes, et sont donc applicables selon le principe que « toute technique de production utilisée doit éviter ou minimiser toute contribution à la contamination de l’environnement ». Pour Denis de Froidmont, « la règle est obligatoire et peut être contrôlée par les organismes de certification ». Par exemple avec le contrôle du bon management du sol et d’une prévention efficace des maladies.
* : Le texte indique que pour la fertilisation l’objectif et « le maintien et l’amélioration de la vie et de la fertilité du sol [avec] l’alimentation des plantes principalement à travers l’écosystème du sol ». En matière de traitements, il faut assurer « le maintien de la santé de la plante par des mesures préventives, en particulier le choix approprié d’espèces, de variétés et de matériels hétérogènes et résistants aux maladies [avec] des méthodes mécaniques et physiques et la protection naturelle des ravageurs. » Et pour les cépages, il faut réaliser une « sélection des variétés […] en se focalisant sur les performances agronomiques, la résistance aux maladies, l’adaptation aux sols et aux conditions climatiques ».