L'Australie défendra les intérêts de ses vignerons en passant à l’action au sein de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à l’encontre de l'imposition par la Chine de droits antidumping sur le vin australien » annoncent ce 19 juin les ministres australiens de l’Agriculture et du Commerce. Alors que le marché chinois était devenu le premier débouché des vins d’Australie grâce à un fructueux accord de libre-échange, la mise en place successive de droits antidumpings temporaires en décembre 2020 (jusqu’à 212 %), puis de droits antidumpings renforcés pour cinq ans en mars 2021 (en 2025, jusqu’à 218,4 %), ont conduit à l’effondrement rapide des expéditions australiennes.
Ce conflit diplomatique s’inscrit dans une dégradation des relations sino-australiennes, l’Australie ayant demandé l’ouverture d’une enquête internationale sur l’origine chinoise de la pandémie de covid et ouvert une procédure devant l’OMC suite aux taxes antidumpings de la Chine contre l’orge australien. « L’Australie reste ouverte à une négociation directe avec la Chine pour résoudre le sujet [des taxes sur le vin] » précise le gouvernement australien, ajoutant que « la décision d'entamer un processus de règlement des différends a été prise après une vaste consultation des vignerons d’Australie ».
La forte imposition dont sont victimes les vins australiens réussit aux vins français, qui ont repris la place de leaders du marché chinois. Les vins chiliens tirent également leur épingle du jeu (bénéficiant pour leur part d’un accord d’un libre-échange).
À noter que l’Australie n’en est pas à sa première action devant l’OMC pour défendre ses vins à l’export. Lancé en 2018, un contentieux contre les modalités de ventes des vins étrangers dans la province canadienne de Québec ayant abouti à une victoire de l’Australie en avril dernier (après des accords pour la Colombie Britannique en avril 2019, pour la Nouvelle Écosse en juin 2020 et pour l’Ontario en juillet 2020). « Notre succès démontre la force du système de règlement des différends de l'OMC et souligne ce pourquoi l'Australie s'efforce de réformer l'organisation pour qu'elle reste pertinente » indiquait dans un communiqué Dan Tehan, le ministre australien du commerce.