abien Demois s’est installé en 2008 à Cravant-les-côteaux, en appellation Chinon. Les nombreuses vagues de froid qu’il a connues depuis l’on rendu expert en gel.
« J’ai gelé en 2012 à hauteur de 70 %, en 2013 à 20 %, et même à 95 % en 2016 » a-t-il relaté lors du webinaire spécial gel organisé ce 3 mai par Vitisphere et l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV). Le viticulteur a hésité à tout arrêter. « Finalement nous avons repris espoir et décidé de nous protéger au maximum ».
Il a installé l’aspersion sur 70 % de son domaine, pour 10 000 à 15 000 euros par hectare, en fonction de la distance de la zone de puisage d'eau de la Vienne, et une protection éolienne couvrant 20 % de ses vignes.


Le vigneron a eu de très bons résultats en 2017 et 2018. Cette année, la manœuvre a été plus délicate. « Nous avons eu quelques soucis d’arrêt d’aspersion avec des jets bouchés, des pompes en panne, ou à d’autres endroits des manques d’eau. »
Quand c’est arrivé, les bourgeons ont grillé à 100 %. « On joue vraiment avec le feu, on n’est jamais à l’abri d’un problème mécanique » admet le vigneron. Pour asperger 25 hectares de vigne, Fabien Demois passe environ deux semaines à remettre en route tous les réseaux, à bien purger et nettoyer. « Et cet entretien doit être réalisé tous les ans. Il faut anticiper un éventuel jour J, comme on prépare une filtration de vin ou une mise en bouteille ».
Pendant toute la période à risque, de mi-mars à mi-mai Fabien Demois évite aussi de travailler les sols et de tondre, pour ne pas faire remonter d’humidité. « Nous tentons aussi de ne pas plier les parcelles non protégées en guyot simple, de tailler tard, en deux fois, en nettoyant les baguettes. Cela peut faire la différence jusqu’à -4 voire -5°C » assure-t-il.
Ce webinaire a aussi été l’occasion pour Anastasia Roque et Olivier Yobrégat, ingénieurs à l’IFV, de donner des conseils aux vignerons sur l’entretien des vignes gelées et des plantiers.
Sur les premières, il faut attendre le redémarrage de la végétation, ébourgeonner pour préserver l’avenir, et reprendre la protection phytosanitaire. Les jeunes plants doivent quant à eux être irrigués et les sols bien travaillés pour éviter la concurrence des adventices. Un apport d’engrais foliaire pourra leur être bénéfique en saison. Retrouvez les conseils de ces spécialistes dans le replay.
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