Il est urgent de ne pas bidouiller le moteur quand on est en pleine poussée » estimait Jean-Jacques Jarjanette, le président fondateur de l’association pour le développement de la Haute Valeur Environnementale (HVE), en début d’année, demandant alors au ministère de l’Agriculture de ne pas promulguer dans un décret la proposition de la Commission nationale de certification environnementale (CNCE), intégrant au cahier des charges HVE une comparaison des Indices de Fréquence de Traitement (IFT) de chaque domaine viticole avec les références régionales.
La CNCE semble avoir fait machine arrière. « Pour l’instant le dossier est bloqué » annonce aujourd’hui Laurent Brault, l’animateur de l’association nationale de l’association HVE Développement.


« Nous avons eu plusieurs échanges avec le ministère de l’Agriculture. Le dispositif tel qu’il est pour les IFT vigne fonctionne. Il n’est pas question de modifier quelque chose qui marche. Et avant de revoir les IFT vigne, il faudrait déjà que toutes les filières agricoles aient une mesure de leur usage des phytos et un point de référence, ce qui n’est pas le cas ».
Les IFT réalisés dans chaque exploitation seront donc comparés aux mêmes références que les années passées. Laurent Brault espère même obtenir gain de cause sur un autre dossier : la fin de la prise en compte des traitements insecticides obligatoires contre la cicadelle de la flavescence dorée dans le calcul des IFT.
En revanche, les critiques semblent avoir porté un coup à la voie B, celle qui impose que les intrants représentent moins de 30 % du chiffre d’affaires d’une exploitation. « L’option B n’étant plus défendue par France Nature Environnement, qui l’avait exigée lors de la création de la HVE, et étant mal aimée des organisations techniques, le ministère de l’Agriculture ne semble pas enclin à diluer ses efforts en poursuivant les mises à jour de deux plans de contrôle A et B », avance Laurent Brault.
Avant qu’elle passe à la trappe, il en rappelle la philosophie. « La mesure de la dépendance aux intrants, c’est pour savoir si une exploitation se finance par les aides ou par le marché, par la valorisation de ses produits ? ». Pour lui, il serait regrettable que la HVE ne pose plus cette question.