ean-Jacques Jarjanette, président fondateur de l’association pour le développement de la Haute Valeur Environnementale (HVE), a découvert avec lassitude le rapport de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) publié ce 16 mars.
« On y retrouve la thèse déjà développée par la Confédération Paysanne, à laquelle nous sommes fortement opposés » regrette-t-il.
L’Iddri affirme que la certification HVE ne peut en l’état actuel prétendre accompagner une réelle démarche de transition agroécologique, préconise la suppression de la voie B « favorisant la filière viticole, l’une des plus dépendantes d’une utilisation intensive de produits phytosanitaires », et une « révision profonde des critères de la voie A », deux conditions sans lesquelles la HVE ne pourrait être utilisée dans le cadre des écorégimes de la future PAC, comme critère d’accès aux crédits d’impôts instaurés par la loi de finances 2021.
« Les auteurs auraient mieux fait de prendre le temps de nous contacter, ou au moins le Ministère, cela leur aurait évité un tas d’approximations » reprend Jean-Jacques Jarjanette.
Le rapport indique que la HVE est très en dessous des bénéfices environnementaux apportés par l’agriculture biologique. « En se basant sur une étude canadienne ! Or il y a autant de cahiers des charges bio qu’il y a de continents voire de pays ! En Europe, les agriculteurs bio ne sont soumis à aucune règle sur le climat ou la biodiversité ».


Le président enfonce le clou en rappelant que « la HVE a d’ailleurs été créée pour pallier le manque d’un signe public de qualité qui prenne en compte la biodiversité ».
Sur les reproches adressés à la HVE de ne pas s'intéresser à la gestion des sols et au carbone, ou à la contribution des exploitations agricoles à l’atténuation du changement climatique, Jean-Jacques Jarjanette rétorque que, si aucune porte n’est fermée pour le futur, « la HVE n’a jusqu’à présent jamais prétendu répondre à ces problématiques ».
Pour ce qui concerne la voie B, il rappelle que ce sont les ONG environnementales qui en ont été à l’origine lors du Grenelle de l’Environnement. « Elles souhaitaient rendre les exploitations agricoles plus autonomes vis-à-vis des intrants. Il est un peu facile aujourd’hui d’accuser des gens qui n’y sont pour rien » s’agace-t-il.


Le président de la HVE réaffirme enfin que des travaux sont en cours sur l’évolution de la certification. « Nous n’y sommes pas opposés, bien au contraire. Mais il est trop tôt pour le faire. On ne peut pas décider de manière péremptoire, du haut d’un bureau dans le 6ème arrondissement de changer pendant la première mi-temps les règles d’un jeu auquel 15 000 exploitations ont déjà pris part ».
« Il faut en finir avec cette manie de surtransposer ce que la PAC demande » conclut-il.