Importants dégâts

En Bourgogne, le gel n'a pas épargné les contre-bourgeons de chardonnay

e gel a été particulièrement dévastateur en Bourgogne ce printemps. Et, dans les vignes les plus touchées, la reprise de la végétation est très timide. "on se croirait en hiver. (...) Les bourgeons les plus affectés sur les baguettes ne repousseront pas et le développement se concentre sur la couronne et le tronc", indiquait la Chambre d'Agriculture de Côte d'Or, dans son bulletin Vitiflash du 27 avril.

Carole Dumont, maître tailleur chez Simonit& Sirch fait le même constat. "La situation est très compliquée pour les chardonnays de la côte de Beaune, de la Côte chalonnaise et du Nord Maconnais. Les températures sont descendues très bas : jusque -7 et - 8 °C avec en plus de la neige les premiers et deuxième jour du gel. Or tout était débourré : les chardonnays étaient entre pointe verte et une feuille étalée. Et dans beaucoup de cas, les contre-bourgeons étaient sortis avec le bourgeon principal. Dans les vignes où il n’y a eu aucune protection, tout ce qui était sorti au moment du gel a gelé y compris les contre-bourgeons. Et on voit des baguettes qui commencent à sécher. Ce sera très compliqué d’avoir une récolte cette année. Il va falloir aller à la chasse aux raisins. On aura peut-être quelques grappes sur les yeux de la base des baguettes, sur les couronnes des coursons, sur les pampres. Mais il faudra quand même ébourgeonner et épamprer sinon la taille l’année prochaine sera très compliquée. A cette occasion, on pourra garder des pampres bien placés, ils donneront peut-être quelques fruits. Mais comme il fait continue à faire froid, ça file. Sur Solutré qui a été moins touché, on observe des ailes qui commencent à filer", a-t-elle ainsi expliqué le 29 avril, lors du webinaire "Que faire après le gel', organisé par Fruition Sciences.

Les parcelles protégées s'en sortent un peu mieux

Les parcelles qui ont été protégées s’en sortent un peu mieux. "On voit bien la différence avec les autres : dans ces parcelles, les premières bourres sont mortes mais pas les contre-bourgeons. Ils repartent. Ils donneront un peu de raisins", a ajouté Carole Dumont.