021, année blanche. Face à l’ampleur inédite du gel tardif qui vient de frapper brutalement le vignoble français, la filière vin prépare ses demandes à l’État. Recevant ce lundi 12 avril les filières agricoles touchées par le gel (viticulture, arboriculture, oléiculture…), le ministère de l’Agriculture annonce préparer des aides exceptionnelles. « Il est urgentissime de trouver des outils pour alléger le poids de la charge économique sur les entreprises » estime Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France, qui demande « des exonérations de cotisations sociales et une année blanche sur les remboursements bancaires, automatique et à coût nul ».
Pour le vigneron de Fitou, « il faut libérer de la trésorerie, sinon trop d’entreprises feront faillite ». Déjà mise à mal par la crise covid, l’assise financière du vignoble va être amputée proportionnellement à la perte de récolte. Et en la matière, « il n’y aura pas loin de 30 % de perte globale pour la récolte française » avance Jean-Marie Fabre, qui rapporte que 80 % du vignoble aurait gelé, de 50 à 100 %.


Ces derniers jours, Jean-Marie Fabre a passé des heures à téléphoner dans le vignoble. Verdict : « tous sont touchés. Il n’y en a pas un qui aille bien. Les seuls qui disent qu’ils ne vont pas mal sont ceux qui sont touchés à -50 % quand leurs voisins sont à -90 %... » Bouleversés psychologiquement par ces gelées historiques, les vignerons ont une vision claire des conséquences économiques de cette catastrophe climatique : « ça pourrait être le coup de grâce » prévient Jean-Marie Fabre.