n se croirait presque dans une de ces salles d’arcade, dédiées aux jeux vidéo. Pourtant, ces huit engins montés sur vérins servent un objectif on ne peut plus sérieux : apprendre la conduite de tracteurs enjambeurs aux étudiants du campus. Avec leur triple écran, ces simulateurs permettent d’effectuer 16 travaux différents, du travail du sol aux traitements, en passant par la prétailleuse.
« C’est un outil complémentaire avec les véritables tracteurs-école » estime Benoît Maire, formateur en machinisme et chef du projet. « C’est l’occasion de prendre les premiers réflexes et de s’habituer au maniement des commandes. Et surtout de comprendre le lien entre régime moteur et vitesse d’avancement, en fonction des travaux à exécuter. » Autre atout : « c’est une première approche pour les apprentis qui n’ont pas 16 ans révolus ».
Un équipement flambant neuf qui a effectué sa première rentrée en 2020, après plusieurs années de recherche et développement. Budget : 1 million d’euros, financé par l’Union Européenne, la Région et le campus. L’entreprise Acreos, qui a remporté l’appel d’offre, a travaillé de concert avec Benoît Maire. « Je leur ai montré nos parcelles, nos outils, et je les ai amenés chez les constructeurs » se souvient le formateur, qui tenait à ce que le résultat soit réaliste. « Des entreprises comme Boisselet, Bobard ou Collard ont eu la gentillesse de me fournir des plans de leurs outils. Et les décors sont issus des relevés topographiques des parcelles. »
Les concepteurs sont allés jusqu’à travailler « sur l’esthétisme des vignes ». Côté terrain, le dévers va jusqu’à 10-11 %, et les coteaux atteignent 40 %. « Au-delà, le logiciel crée le retournement de l’engin ». Un moment vertigineux, bien imité par les mouvements des vérins. Et quand le conducteur fauche un piquet, son siège vibre. « C’est encore plus sensible qu’en réalité » témoigne Lucas, étudiant en TCEEA, depuis son poste. « On a même une alerte quand on ne met pas la ceinture. »
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