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Le Midi Libre poursuivi pour dénigrement du vin et des vignerons languedociens
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Colère audoise
Le Midi Libre poursuivi pour dénigrement du vin et des vignerons languedociens

Le Syndicat des Vignerons de l’Aude annonce poursuivre devant la justice le titre du groupe la Dépêche pour sa « une » du 24 février illustrant les excès d’alcool avec une bouteille de vin rouge d’AOC Fitou.
Par Alexandre Abellan Le 02 mars 2021
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Le Midi Libre poursuivi pour dénigrement du vin et des vignerons languedociens
C

e n’est pas la première "une" qui irrite le vignoble audois, mais c’est une première action en justice pour le vignoble languedocien qui veut en finir avec les photos chocs de sa Presse Quotidienne Régionale (PQR). À l’occasion d’une conférence de presse ce premier mars, le Syndicat des Vignerons Audois (SVA) annonce poursuivre en justice le quotidien Midi Libre (groupe la Dépêche) pour la "une" de son numéro 27 489 daté du 24 février et diffusé dans les départements du Gard et de l’Hérault. En cause l’article « Tabac, alcool, cannabis : des records de consommation en Occitanie » accompagné par la photo (voir ci-dessous) d’un homme visiblement intoxiqué et allongé aux côtés d’une bouteille de vin d’AOC Fitou (Aude).

Alors que le SVA s’était déjà mobilisé contre la PQR en novembre 2020 suite à la "une" de l’Indépendant (illustrant la hausse des traitements phytos sur la campagne 2018 avec une photo d’archives d’épandage par hélicoptère), « plutôt que d’aller une nouvelle fois déverser du marc, nous attentons une action civile pour dénigrement et atteinte à l’image du vin et de la profession viticole » indique Pierre Ninville, le coordinateur du SVA. « Nous allons au civil parce que notre produit est attaqué dans un dénigrement, alors que le vin fait partie du patrimoine culturel français » renchérit Frédéric Rouanet, le président du SVA, qui rappelle que la protection de l’image du vin est incluse dans les statuts de son syndicat.

Patrimoine culturel

Devant être prochainement déposée au tribunal judiciaire de Narbonne, cette procédure se base sur deux articles de loi. D’abord l’article L.665-6 du Code Rural, qui stipule que « le vin, produit de la vigne, les terroirs viticoles […] font partie du patrimoine culturel, gastronomique et paysager protégé de la France ». Ensuite l’article L.3311-3 du Code de la Santé Publique qui stipule que « les campagnes d'information menées dans le cadre de la lutte anti-alcoolique doivent comporter des messages de prévention et d'éducation. Ces messages ne doivent pas présenter de caractères discriminatoires entre les différents produits. » Autrement dit, « quand on fait une campagne d’information sur l’alcoolisme, on doit viser tous les alcools et pas seulement le vin » explique Pierre Ninville.

Le SVA indique porter son action avec le soutien de l’Organisme de Défense et de Gestion de l’appellation Fitou. Ayant manifesté contre la « une scandaleuse » du Midi Libre le 26 février, la Fédération Syndicale des Exploitants Agricoles de l’Hérault (FDSEA 34) indique pour sa part sur Twitter avoir obtenu satisfaction auprès de la rédaction de Montpellier : « l'erreur a été reconnue et des excuses ont été formulées. Midi Libre s'engage à être plus attentif sur les photos choisies et à prévoir des publications positives. » Un engagement qui ne suffit pas au SVA, qui veut aller jusqu’au bout de sa procédure. « Qu’on se le dise désormais, quiconque souhaite faire son beurre sur le dos des vignerons, se frottera au Syndicat des Vignerons de l’Aude, tant sur le terrain que devant le juge ! » avertit un communiqué.

 

"Stop à la stigmatisation de la viticulture" pour la FDSEA et les JA de l'Hérault. FDSEA 34.

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Tous les commentaires (6)
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Marc Le 07 mars 2021 à 16:14:00
Bonjour Albert. Les temps ont changé, effectivement c'est devant la justice que nous entendons faire valoir nos droits et respecter nos vins. Il y a bien longtemps que des vignerons n'ont pas brulé de pneus... Les excuses de midi libre auraient été mieux accueillies si elles étaient accompagnées d'un engagement de mettre les vins de la régions en exergue dans leur journal.
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SARD, 37320 Esvres Le 05 mars 2021 à 16:53:14
Je suis complètement solidaire avec votre action. A force de se faire taper dessus, il est temps de frapper à notre tour. Quand ce n'est pas l'image comme celle-ci, ce sont les traitements, les ZNT et j'en passe. Qu'on nous laisse travailler. On a déjà divisé les traitements par deux, on se tient informés des progrès qu'offre aujourd'hui la recherche pour tendre vers une viticulture plus vertueuse, etc... Alors qu'on nous lâche la grappe. Bon courage à mes amis viticulteurs de l'Aude et toute cette région.
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Herv? Lalau Le 05 mars 2021 à 16:43:16
Étonnant, vous lecteurs (qui émanent sans doute du monde du vin) ne semblent pas en faveur de l’action de la SVA, soit qu’ils trouvent que c’est dangereux à terme de se mettre à dos la presse, soit qu’ils pensent que le consommateur ne se soucie pas des décisions de justice, soit encore qu’ils mettent cela sur le compte d’un excès de virilité de la part de vignerons audois. Personnellement, je suis surtout surpris que ce genre de plaintes n’arrive qu’aujourd’hui, après tant de dossiers anti-alcoolisme illustrés par du vin dans la grande presse. Et au fait, la photo du Midi Libre me semble assez provocante - on dirait bien qu’on s’est arrangé pour montrer l’étiquette et donc le nom de Fitou. Je me trompe?
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DARIUS Le 05 mars 2021 à 15:52:22
Le midi libre quotidien fait un article sur les diverses addictions. il aurait pu illustrer son article avec le canabis dont la consommation est en constante et dangereuse augmentation. Il aurait pu choisir aussi les alcools forts ou la bière. Non: il choisit un produit dont la consommation est en diminution : le vin rouge qui n'est jamais consommé dans le cadre des boites de nuit ou par les adeptes du binge drinking qui préfèrent les alcools forts ou la bière mais en plus il choisit un des produits les plus qualitatifs et les plus honorables de sa propre région. Je le dis à mes confrères du languedoc : désabonnez vous du midi libre!
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Albert Le 02 mars 2021 à 18:59:30
La volonté d'en découdre du SVA en souhaitant porter l'affaire devant la Justice n'est qu'une réaction testostéronée disproportionnée. Il serait intéressant de faire un sondage à court terme (dans un mois par exemple) auprès du lectorat du Midi-Libre à propos de cette "Une" (certes bien maladroite) pour vérifier qui se souviendra que c'était une bouteille de Fitou et qu'il n'y avait même pas une bouteille d'un autre alcool (whisky, vodka, ..). Petite question : est-ce que ces mêmes viticulteurs se soucient de leur "image" et de celle qu'ils offrent du monde du vin quand ils bloquent les péages, crament des pneus voire dégradent le mobilier public ?
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Cassandre Le 02 mars 2021 à 15:07:07
Notre société va mal. Tout peut faire drogue pour oublier la réalité quotidienne et la privation de rapports humains normaux au profit de contacts électro-numériques. Mettre ce mal-être sur le dos du vin et de l'appellation Fitou est d'une bêtise insigne. Le Midi Libre s'en est excusé et c'est une bonne chose. Je regrette que le SVA maintienne une procédure judiciaire à son encontre. Surtout que son action "de terrain" précédente, suite à l'article "50 nuances de pesticides", était clairement hors la loi, avec une menace à peine voilée contre le rédacteur de l'article. Si la procédure de "dénigrement", qui peut être très extensive, devenait une habitude, je crains que de l'autre bord, l'armement juridique ne se perfectionne aussi. Il s'ensuivrait des feuilletons multiples, avec plusieurs saisons, qui seraient dévastateurs en terme d'image. La puissance des institutions viticoles et le soutien sans faille que lui apporte l'Etat, sont inopérants sur la perception du public et le commerce. Il va falloir apprendre à partager le pouvoir et dialoguer d'égal à égal. Dans une montée juridique aux extrêmes, le vignoble sera perdant. Il faut relire Clausewitz : une victoire juridique peut cacher une défaite politique et commerciale.
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