ans le cadre de la politique de décarbonation menée au Royaume-Uni, la société Encirc, basée en Irlande du Nord, s’est associée à la structure de recherche et de technologie Glass Futures pour lancer un projet de suppression des énergies fossiles entrant dans la fabrication des bouteilles en verre. Des biocarburants issus de déchets de matières organiques représentent la seule source d’énergie utilisée, et sont susceptibles de réduire jusqu’à 90% l’empreinte carbone d’une bouteille. Dans le même temps, jusqu’à 100% des matières premières proviennent de verre recyclé. L’association des deux, selon Encirc, constitue une première mondiale et une initiative révolutionnaire. « Les résultats de cet essai avec les biocarburants sont absolument remarquables et laissent augurer un avenir véritablement radieux et durable pour notre secteur », affirme Fiacre O’Donnell, directeur du développement durable auprès de Vidrala, société mère d’Encirc. Et de préciser que d’autres pistes sont actuellement en cours d’étude, dont l’utilisation d’hydrogène et de fusion électrique, dans un secteur traditionnellement consommateur d’énergies fossiles.
« Le verre est un produit entièrement recyclable et très durable, mais grâce à cet essai à grande échelle d'un carburant alternatif à faible teneur en carbone, nous commençons à voir l’émergence de technologies à bilan énergétique nul », ajoute de son côté le directeur de Glass Futures, Aston Fuller. La structure bénéficie d’un budget de 7,1 millions £ (soit 8,2 M€) pour mettre au point la meilleure stratégie pour assurer la transition énergétique en faveur des combustibles à faible teneur en carbone. Dans le cadre de ce projet, Encirc a collaboré avec de grandes entreprises du secteur des boissons alcooliques, dont des entreprises vinicoles, qui souhaitent rester anonymes ; seul le brasseur Carlsberg affiche ouvertement son adhésion au projet. « Nous devions déjà prouver que le système fonctionne » explique Fiacre O’Donnell, « avant de pouvoir l’ouvrir plus largement aux producteurs. Désormais, nous savons que nous pouvons utiliser des biocarburants ». Quant au prix des bouteilles, le responsable du développement durable au sein d’Encirc affirme ne pas avoir encore étudié la question, mais reconnaît que les biocarburants coûtent plus chers que les combustibles classiques. De nouveaux résultats de cet essai sont attendus dans les semaines à venir.