Les mouches sont en train de changer d’âne » résume Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France. Ayant pu paraître utopiques fin 2020, ses demandes et analyses pour l’étalement du remboursement des Prêts Garantis par l'État (PGE) sont désormais partagées par d’autres filières. Et commencent même à trouver de nouveaux échos au ministère de l’Économie et auprès de la Commission Européenne.
À l’issue d’échanges avec Bercy, Jean-Marie Fabre indique que les difficultés de sortie du dispositif PGE sont bien identifiées. Mis en place il y a quasiment un an pour répondre à court-terme aux manques de trésorerie liés à la crise covid, les PGE deviennent des outils de moyen-terme, voire plus. Alors qu’un étalement sur 6 à 8 ans des PGE se dessine, les Vignerons Indépendants demandent un délai supplémentaire.


« Il faut sortir des Prêt Garantis par l'État par le temps long » souligne Jean-Marie Fabre, qui rapporte qu’environ les trois quarts des vignerons ont contracté l’un de ces prêts. Mais « le PGE n’est ni plus ni moins que de la dette publique contractée par les entreprises », notamment afin de régler leurs charges sociales, souligne le vigneron du Fitou, pour qui « l’endettement public contracté par les entreprises privées doit être amorti sur au moins quinze ans sans frais supplémentaires pour ne pas grever leur capacité à investir. Il ne faut pas condamner les entreprises qui ne pourront pas rembourser aussi rapidement 25 % de leur chiffre d’affaires. »
Pour Jean-Marie Fabre, cet étalement des remboursements fait écho aux déclarations de Christine Lagarde, la présidente de la Banque Centrale Européenne, qui ne souhaite pas annuler la dette covid, mais la gérer dans le temps. La Commission Européenne évoquant également la transformation des PGE en subventions ou fonds propres, les Vignerons Indépendants de France souhaitent que le Parlement Européen s’empare du sujet.