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Le Brexit, un "no man’s land" administratif pour les vignerons
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Avec des surcoûts
Le Brexit, un "no man’s land" administratif pour les vignerons

L’accord conclu le 24 décembre dernier entre le Royaume-Uni et l’Union européenne a certes permis d’écarter le risque d’un « Hard Brexit » mais il a laissé les exportateurs dans un flou artistique. Témoignage d’Olivier Metzinger, vigneron à Rions en Gironde.
Par Sharon Nagel Le 13 janvier 2021
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Le Brexit, un
D

es expéditions à l’arrêt

« La difficulté aujourd’hui, c’est que nous sommes dans l’inconnu. S’il n’y avait pas eu d’accord, les relations étaient celles d’un pays tiers et nous savons gérer la situation. Mais en l’occurrence il ne s’agit pas d’un pays tiers, et entre Noël et le jour de l’An, les autorités n’ont pas eu le temps de tout mettre en place », explique le propriétaire du Château Pascaud, qui expédie quelques milliers de bouteilles par an en direction du marché britannique. « Ce ne sont pas des volumes très importants, mais ils sont très utiles, et par les temps qui courent, il faut essayer de garder tous ses clients ! » S’il n’est pas question de se détourner du marché anglais à cause des tracasseries administratives, Olivier Metzinger avoue qu’il attend avec impatience des éclaircissements sur les exigences douanières. « Nous avons une palette qui devait partir mais qui n’a pas pu être expédiée, car le transporteur pour l’instant ne veut pas prendre le risque de charger les vins. Les expéditions sont actuellement à l’arrêt et on nous annonce une reprise potentielle vers la fin du mois ». Pour le vigneron girondin, la création d’une frontière intelligente pose des problèmes par rapport au groupage des marchandises en provenance de différentes régions de France. « Avant, je faisais un DAE qui partait de chez moi jusqu’à l’entrepositaire sous douane à Londres. Désormais, je suis censé faire un papier qui couvre le transport de chez moi jusqu’au poste frontière, comme pour un pays tiers. Notre documentation ne couvre que notre marchandise et il faut trouver des sociétés qui veuillent bien se charger des papiers supplémentaires. C’est le travail d’un transitaire. Les transporteurs, eux, ne veulent pas s’en occuper parce qu’ils disent qu’ils n’ont pas le personnel pour ».

 

Faudra-t-il modifier sa façon de travailler ?

Au-delà de ces tracasseries administratives, et tout en exprimant son soulagement quant au fait que les certificats d’analyse ne seront pas imposés au final, Olivier Metzinger pointe le surcoût de ces démarches. « Auparavant, nos relations avec les opérateurs anglais étaient très semblables à celles avec des clients français. Désormais, cela n’a plus rien à voir. Nous avons deux types de papiers à faire, ce qui créé des frais supplémentaires. Les exportateurs pensent avoir économisé des droits de douane supplémentaires, mais ces contraintes administratives engendrent des coûts qui ne sont pas négligeables pour une petite structure comme la nôtre ». A l’avenir, cette nouvelle réalité pourrait pousser les importateurs britanniques à modifier leur façon de travailler, estime-t-il : « Peut-être qu’il ne faudra plus envoyer qu’une seule palette, par exemple, mais plutôt en envoyer plusieurs en même temps pour amortir les frais. Cela, sachant que les importateurs n’ont pas forcément la capacité de stocker plus, et puis le stockage a un coût aussi. Peut-être qu’ils n’auront plus trop intérêt à commander directement chez le vigneron mais à acheter auprès d’une société qui fait un travail de centralisation ». Dans tous les cas, il est à espérer que dans les semaines à venir la situation s’éclaircira et que ce « no-man’s land », comme le qualifie le vigneron girondin, ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

 

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