a conclusion d’une étude sur la biodiversité menée par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire à la demande des producteurs de trois appellations angevines (Savennières, Coteaux du Layon premier cru Chaume et Quarts de Chaume grand cru) a été éclairante.
Sur la première appellation, on a pu comptabiliser une population nombreuse de chauve-souris, alors que sur les deux autres, elles sont peu présentes, et plutôt en abord des vignes qu’au cœur des parcelles. La différence tient dans la présence de vieux bâtis et de végétation haute sur Savennières.


Or, le chiroptère est gourmand en insectes. Il peut être un redoutable allié des vignerons dans la chasse aux ravageurs de la vigne, type cochylis et eudémis. Et, la butte de Chaume abritant les deux appellations de crus est un secteur particulièrement attaqué par le vers de la grappe, à l’inverse de Savennières.
Pour favoriser la prédation naturelle des papillons par les chauves-souris, les vignerons de Chaume ont donc décidé de leur faciliter la vie, en leur créant – par la plantation de haies – des couloirs de circulation. “Elles se déplacent en envoyant des ultra-sons, qui leur sont renvoyés par les éléments comme les arbres ou les haies, ce qui leur permet de se guider. A partir de 2 mètres de haut, une haie peut les aider à se repérer”, précise Ambroise Bécot de la chambre d’agriculture.
“On a commencé à planter une première haie entre deux parcelles le 14 décembre tous ensemble”, indique Alexandre Cady, le président de l’AOC Coteaux du Layon 1er cru Chaume. “Et on va continuer. Entre 15 et 20 producteurs sont prêts à se lancer”.
Les futures haies sont faites de végétaux buissonnants et champêtres, comme le troène, le cornouiller sanguin ou le saule-osier… Quelques grands arbres isolés viendront compléter les haies. “Même espacés de 20 ou 30 mètres, ils permettent aux chauves-souris de se guider”, souligne Ambroise Bécot.
Ce programme de plantations va durer plusieurs années. “C’est une belle opération collective, avec une prise de conscience de l’intérêt de ces haies chez les vignerons”, se réjouit Ivan Massonnat, co-président de Quarts-de-Chaume grand cru.
Il faudra tout de même être patient pour que tout ce système se mette en place. Au moins 5 ans pour que les haies atteignent une taille suffisante, puis que les chiroptères prennent leurs quartiers sur le secteur.