e goutte à goutte, pas les grandes eaux. A l’issue de son assemblée générale du 5 novembre, « nous faisons un petit pas vers le changement, sans tout bouleverser et risquer de perdre notre identité » résume Cédric Gravier, le président de l’association des vins de Bandol (1 600 hectares, dont 75 % de production en rosé). Après avoir validé en 2018 la réduction de l’élevage obligatoire du Bandol rouge de 18 à 12 mois en fûts (sous la présidence de Guillaume Tari), le syndicat viticole valide en 2020 l’intégration de la demande d’irrigation par dérogation, pouvant être déposée annuellement auprès de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO).
Ce qui revient à faire appel à l’article D645-5 du Code Rural, qui interdit l’irrigation aux vignobles aptes à l’AOC, sauf si « le cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée le prévoit, […] pour une récolte déterminée en compensation du stress hydrique dès lors que celui-ci est susceptible de remettre en cause la qualité de la production viticole ».


« Nous voulons nous ouvrir la possibilité de demander une dérogation annuelle à l’irrigation. Nous avons l’un des rares cahier des charges qui ne le permette pas aujourd’hui » indique Cédric Gravier. Sur les 33 demandes d’irrigation par dérogation en AOC accordées nationalement en 2020, l’INAO en a validé cinq en Provence (avec les AOC Côtes de Provence, Coteaux d’Aix en Provence, Les Baux de Provence, Cassis et les Coteaux varois en Provence). « Nous n’autorisons pas l’irrigation par matériel fixe, mais envisageons la possibilité d’irrigation mobile pour sauver le végétal, pas pour augmenter le rendement » souligne Cédric Gravier.
Ne voulant pas se précipiter, le vigneron varois annonce déposer le nouveau cahier des charges au prochain comité de l’INAO. Ce qui laisse envisager une instruction de 4 à 5 ans, donnant encore du temps aux réflexions, si nécessaire. « Notre cahier des charges est quasiment figé depuis 1941. Les vignerons veulent le faire évoluer avec les évolutions climatiques et économiques » ajoute Cédric Gavrier. Précisant qu’un sondage de ses adhérents indique que plus de la moitié des répondants demande la dérogation à l’irrigation et l’élevage raccourci.