our développer ses ventes, « le réflexe de la filière vin est de dire qu’il faut éduquer le consommateur. Mais aujourd’hui il faut le surprendre, lui proposer de nouvelles expériences. C’est le sens de l’initiative que nous prenons pour dynamiser le rayon vin en grande distribution et donner de nouvelles habitudes en terrasses de café » plante Phillipe Leveau, le directeur général délégué d’InVivo Wine (filiale vin du groupe coopératif InVivo).
Assumant un discours disruptif, la marque Café de Paris va se lancer sur le marché des hard-seltzers (de l’eau alcoolisée et aromatisée faisant un carton aux Etats-Unis*) en les déclinant sous le format de wine-seltzers (pour une composition actuellement secrète quant à la teneur en vin, mais avec un degré alcool faible : 6,5 à 7,5°.alc). Si deux recettes et leurs packagings sont arrêtés, ils ne seront dévoilés qu’à leur lancement de janvier 2021, sous forme de packs de trois bouteilles de 20 cl (en verre et à capuchon à vis) pour un prix de vente consommateur de 5 euros.
Indiquant que d’autres « confrères » se penchent sur le sujet, Phillipe Leveau souligne que les wine-seltzers sont dans l’air du temps, entre consommation apéritive, faible degré d’alcool et relance du rayon des Boissons Aromatisées à Base de Vin (BABV). Si la mode du rosé pamplemousse s’essouffle, la croissance des bières aromatisées permet d’imaginer la relance des BABV. « La marque Café de Paris nous le permet, les tests consommateurs sont dynamiques » souligne Philippe Leveau, qui y voit une « force de proposition et de reconquête pour tous les segments GD et CHR ».
Cherchant des partenaires pour lancer la distribution de ses wine-seltzers en 2021, InVivo estime que le marché des hard et wine seltzers en France s’élève à 250 millions € sous 18 à 36 mois. Ayant d’autres projets détonants dans ses tiroirs, InVivo affirme une approche allant résolument chercher son inspiration en dehors des modes de pensée de la filière vin.


Homme de l’agroalimentaire (ayant aussi bien travaillé pour le lait d’Isigny que le jambon Madrange), Philippe Leveau explique qu’il « ne va pas empiler des AOC. Notre mission ce n’est pas de faire mieux que nos caves coopératives qui défendent âprement le développement de leurs AOC. Notre mandat c’est d’aller vers des produits de masse, de grande consommation. Notre métier c’est d’apporter de l’écoulement de volumes supplémentaires sur un positionnement innovant. »
Une feuille de route qui passe donc pour Café de Paris par les BABV afin de répondre aux bières aromatisées, mais aussi par la refonte de sa gamme de vins effervescents et l’attaque du créneau des vins tranquilles (cliquer ici pour en savoir plus).
* : La recette américaine d’eau, d’alcool et d’arôme ne serait pas facilement duplicable en Europe en termes règlementaires indique Philippe Leveau, qui mise sur la catégorie du vin, avec les wine seltzers (catégorie existant aux USA, par exemple avec la canette Barefoot d’E&J Gallo).