’agroécologie a la cote. Ce 27 octobre, le webinaire organisé par l’Acta et agreenium a réuni 250 participants. Pendant 20 minutes, Benoît Vinet leur a présenté les pratiques qu’il met en Å“uvre sur son vignoble à Lapouyade, en Gironde.
« Nous avons créé le domaine il y a une vingtaine d’années. Travailler en bio ne nous suffisait pas. Nous souhaitions un vignoble en adéquation avec son environnement » a-t-il affirmé.
Benoît Vinet a commencé par planter des haies autour de ses huit hectares pour favoriser les auxiliaires, ennemis des ravageurs de la vigne. Puis, il s’est entouré de naturalistes et de chercheurs « Pendant trois ans, l’Inra, l’IFV et le centre d’études spatiales de la biosphère nous ont aidés à améliorer nos pratiques. »


Le vigneron a planté beaucoup d’arbres, « 570 entre 2008 et 2019 dans des parcelles de vigne déjà en place. L’objectif était double. Aider les chauves-souris à se déplacer et à chasser en augmentant les reliefs, et obtenir jouer sur le climat » a-t-il expliqué. Les trois-quarts sont des arbres fruitiers, « avec de nombreuses variétés dont nous commençons à récolter les fruits ». Le reste est constitué de feuillus taillés en trogne pour favoriser la biodiversité.
Là où le tracteur ne peut plus passer, il travaille avec différents outils électroportatifs. « Je passe en marchant, et ça ne demande pas forcément plus de temps. D’ailleurs j’ai tendance à le faire même dans les parcelles mécanisables. Même chose pour le tressage, que je généralise progressivement sur tout mon parcellaire. »
Tous ces arbres n’ont pas amputé ses rendements. « Au contraire, je vois que la vigne est en meilleure santé quand elle est à proximité » a-t-il assuré. « Si je dois récolter moins c’est parce que j’aurais raté un traitement. »
Benoît Vinet a troqué le labour contre l’enherbement naturel et les semis de couverts. « Nous essayons de très peu tondre l’inter-rang pour avoir un maximum de fleurs et de graines qui alimentent la faune. Nous avons placé une petite barre devant le tracteur pour coucher l’herbe à chaque fois que nous passons traiter. Cela libère le passage et nous donne paillage de qualité. » Il travaille légèrement le dessous du rang avec des lames interceps.
Quand le vigneron coupe des branches, il les entasse pour offrir des refuges aux reptiles et pour que les oiseaux y fassent leurs nids. Il a aussi fabriqué plusieurs nichoirs et des maisons à hérisson.
Pour que son domaine héberge des espèces variées et complémentaires, il a créé plusieurs mares. « Nous en avons une en plein soleil, une en limite de bois, et d’autres en plein dans la forêt. »
Ces initiatives plaisent aux consommateurs. Elles séduisent également la jeune génération. « Nous recevons de nombreuses demandes de stages de la part d’étudiants en viticulture et en Å“nologie. »