ans le Languedoc, à Bordeaux, à Cognac, en Champagne, dans la Loire… Où qu’il décide d’aller pour présenter ses produits de nettoyage, il suffit à Julien Beaufils de poster un petit message sur les réseaux sociaux ou d’envoyer un texto à une connaissance pour réunir des dizaines de viticulteurs. « La dernière fois en Alsace, des gens avaient fait 2 heures de route pour assister à ma démonstration. Sans jamais démarcher, j’ai réussi à me faire un super réseau dans toutes les régions viticoles, en France, et même en Europe » assure-t-il.
Son entreprise Ecoclean 34, située à la frontière entre le Gard et l’Hérault, ne connaît pas la crise. Julien Beaufils l’a créée en 2010 alors qu’il n’avait que 21 ans. « Un CAP mécanique et carrosserie en poche, je me suis installé comme prestataire en nettoyage écologique à domicile des automobiles » raconte-t-il. « A peine un an plus tard, j’ai été contacté par une concession viticole qui avait entendu parler de mes produits. » Depuis, il a astiqué avec ses produits biodégradables plus de 7000 tracteurs, pulvérisateurs, ou machines à vendanger.
Un temps réticent, Julien Beaufils a aussi cédé à la demande des viticulteurs de pouvoir lui acheter son dégraissant, son détartrant, ou son produit de protection. « Je viens de troquer mon Renault Kangoo contre un Traffic, dans lequel je peux loger davantage de bidons et répondre à la demande des viticulteurs qui se pressent à l’arrière de mon camion à la fin des démonstrations. »
Sur Facebook, la page Ecoclean 34 totalise 114 avis de clients. Tous ont donné une note de 5/5 à l’entreprise et laissé un commentaire élogieux. « Aucun produit ne vaut le vôtre, merci pour votre professionnalisme » a récemment écrit Guillaume, de la cave audoise Les deux terroirs.


De petits domaines comme de grandes maisons, à l’instar d’Hennessy, font confiance à Julien Beaufils. « CNH, Bertoni, Fendt ou Tecnoma m’ont aussi contacté pour avoir des produits » témoigne le gérant. « J’ai même été appelé par Chambon, qui m’a expliqué qu’un client n’accepterait d’acheter un tracteur que si je venais y poser mon téflon protecteur. »
Julien Beaufils est fier de la qualité de ses produits. « Il suffit de regarder les vidéos. Appliqué à sec, mon dégraissant décolle toutes les saletés des produits de traitement en deux minutes. Le Kärcher ne sert plus qu’au rinçage. Mon fournisseur m'a créé des recettes très concentrées en matières actives et adaptées aux problématiques des viticulteurs. »
Il mise aussi sur ses qualités relationnelles. « J’ai déjà refusé les propositions de distribution de 147 magasins. Les produits ne sont rien sans les bons conseils qui vont avec. Il y a quelques astuces à connaître. Par exemple, il ne faut pas prélaver les machines, car le calcaire présent dans l’eau va se déposer sur les résidus de phytos. Il est également préférable d’appliquer le produit et de le rincer du bas vers le haut. »
Le gérant et son unique salarié sont débordés. « J’ai d’autres produits sous le coude, un détartrant pour l’intérieur des cuves, et un purificateur des eaux de bouillie qui permettrait d’utiliser beaucoup moins de produits phytos, mais je ne les sortirai que lorsque j’aurai renforcé mon équipe. »