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Les lysats d’amibes font leurs preuves contre le mildiou
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Biocontrôle
Les lysats d’amibes font leurs preuves contre le mildiou

Ce nouveau produit de biocontrôle affiche jusqu’à 85 % d’efficacité contre le champignon pathogène, et pourrait permettre d’abaisser les doses de cuivre. L’entreprise a lancé les démarches pour le faire homologuer.
Par Marion Bazireau Le 29 juillet 2020
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ASF, Bayer, Syngenta, Philagro, De Sangosse, Certis Europe… Début 2020, l’entreprise lyonnaise Amoéba a multiplié les signatures de partenariats avec les principales firmes phytosanitaires. Ces dernières ont pu tester l’efficacité sur le mildiou des lysats d’amibe Willaertia magna C2c Maky mis au point par Amoéba.

« L'amide active les protéines PR de la vigne, qui dégradent les parois des champignons, explique Fabrice Plasson, directeur général de l'entreprise. En plus, elle inhibe la germination des zoospores et empêche le milidou de pénétrer dans les stomates de la plante. »

Ce micro-organisme naturellement présent dans l’eau, et sans danger pour l’homme ou l’environnement, avait déjà fait ses preuves in vitro en 2017. L’année suivante, sur des vignes sous serre, son efficacité contre le mildiou avait été jugée aussi bonne que celle de la bouillie bordelaise par un laboratoire indépendant. 

14 vignobles français

Cette année, en conditions réelles, les lysats d’amibe ont continué à bien performer. Pour l'heure, Amoéba ne peut communiquer que sur ses propres tests. « Nous en avons mis en place dans plusieurs vignobles européens, dont 14 français, répartis sur tout le territoire. Les produits ont été codifiés et testés à l'aveugle dans des stations d'expérimentation BPE  » poursuit Fabrice Plasson.

L’amibe a été pulvérisée sous trois formes : une poudre mouillable à 60% de substance active, et deux suspensions concentrées liquides à 20% de substance active. Elle a été appliquée tous les 7 à 10 jours, pendant toute la campagne, « sauf en cas de précipitations supérieures à 25 mm, après lesquelles les techniciens repassaient », et comparée à la bouillie bordelaise, et à un autre produit de biocontrôle homologué, dont le nom a été gardé secret. A chaque fois, un témoin non traité était conservé.  

Les meilleurs résultats sur le rot brun

Sur grappes, l'efficacité de l'amibe a été comprise entre 35 et 85 %. « Les lysats ont donné de très bons résultats sur le faciès "rot brun". En cas de forte attaque à la floraison, l’efficacité sur le mildiou de faciès "rot gris" a été plus limitée, reconnaît Fabrice Plasson, mais elle est restée bien supérieure à celle du produit de référence de biocontrôle. » Sur feuilles, les lysats d’amibes se sont aussi révélés meilleurs que le produit homologué.

En revanche, à pleine dose, c’est toujours le sulfate de cuivre qui a été le plus performant. « Mais les mélanges des lysats d’amibe avec le cuivre à dose réduite se sont dans tous les cas très bien comportés. Il est difficile de démontrer une additivité entre la substance active et le cuivre car ce dernier assure souvent une bonne protection même à petite dose. Cependant dans un essai italien particulièrement infesté, avec 98 % de dégâts sur grappes dans le témoin, nous avons observé 62 % d’efficacité pour le mélange avec le cuivre, quand le cuivre seul à 48 % et la formulation suspension concentrée à 43 % » relate Fabrice Plasson.

Très efficace en encadrement de la floraison

L’entreprise Amoéba a été déçue par la performance de ses produits dans deux essais, notamment à Bordeaux après les pluies d’importance centennale du 11 mai. « Au maximum, les produits de biocontrôle n’ont ici montré que 30% d’efficacité. En cas d’évènement climatique exceptionnel il faut réussir à positionner le traitement au plus près de la pluie pour limiter les contaminations » détaille le directeur général. Dans l'un des deux essais, le cuivre n'a pas non plus suffi à protéger le vignoble.

La dose optimale se situerait entre 500 et 1 000 grammes de substance active par hectare, avec des traitements positionnés en début de cycle et renouvelés après la floraison. « Le cuivre apparait essentiel pendant la floraison, mais l'amibe fait un très bon travail en encadrement » affirme Fabrice Plasson. Les suspensions concentrées liquides se sont souvent montrées légèrement supérieures à la formulation poudre mouillable, à dose égale de substance active.

Pas d’homologation avant 2023

Amoéba va désormais entrer en négociations avec les différentes firmes. « Nous les réunissons toutes en septembre pour qu'elles partagent leurs résultats. Puis, d'ici la fin de l'année, en fonction des volontés et intérêts de chacun, nous donnerons notre licence à un ou plusieurs partenaires. » Viendra le temps de la formulation de produits commerciaux, avec un affinage des programmes de traitements. 

Fin mai, l’entreprise a initié une demande d’homologation de son produit de biocontrôle au niveau européen. Elle a fait le choix de passer par l’Autriche, « un pays qui dispose d’une des agences les plus actives en Europe sur les produits phytopharmaceutique » indique le directeur. Même accélérée, la procédure demandera au moins 2 ans et demi. La Commission Européenne n’approuvera pas l’amibe pas avant 2023. Les firmes retenues devront ensuite prendre en charge les autorisations de mise sur le marché.

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