Baas » pour « Biology as a solution ». C’est le nom du laboratoire girondin qui s’installera dans les locaux de l’Inrae d’ici quelques semaines. A sa tête, Jérémie Brusini, spécialiste en biologie moléculaire, et Tovo Rabemanantsoa, informaticien, vont proposer aux vignerons un service inédit.
« Nous allons identifier par PCR les souches de mildiou, oïdium, et pourriture grise présentes dans leurs parcelles, explique Jérémie Brusini. Il s’agit souvent d’un cocktail de plusieurs souches, plus ou moins important selon l’historique des traitements. »
Une fois les souches identifiées, l’arrangement des acides aminés au sein de leurs protéines sera étudié par séquençage ADN pour repérer les mutations. « Nous pourrons alors dire à nos clients à quelles substances les souches sont résistantes, si ces résistances sont faibles ou fortes, et les aider à choisir leurs produits. »
La biologie moléculaire permet aujourd’hui de prédire les résistances des souches de mildiou, oïdium et pourriture grise à 80% des substances fongicides, telles que l’amisulbrom, le cyazofamide, l’amétoctradine, le diméthomorphe, le boscalide… Les mutations responsables des résistances aux 20% des produits restants, tels que ceux à base de cymoxanil, ne sont pas encore connues. « Il faudrait tester ces produits in vitro, mais là nous sortons de notre champ d’action » regrette Jérémie Brusini.


En intersaison, le laboratoire va proposer des analyses d’échantillons de terre, pour étudier l’ADN des œufs de mildiou et aider les vignerons à faire leurs stocks de produits phytosanitaires. « Au printemps, nous analyserons les feuilles, par batch de 50 à 100. Nous sommes aussi en train de mettre au point des pièges à spores au Château d’Arsac pour détecter la présence de champignons avant l’apparition des premiers symptômes ».
Au plus court, les laborantins peuvent pour l’heure donner des résultats en une semaine. « Dans le futur, nous espérons pouvoir acquérir du matériel qui nous permette de réagir très vite et d’orienter nos clients dans leurs choix de produits une fois que la maladie s’est déclarée » poursuit Jérémie Brusini.


Avec son associé, il travaille également sur une application smartphone. « Chaque client aura accès à la cartographie de son parcellaire, à son historique épidémiologique, et il sera alerté lorsqu’une maladie se déclarera dans un rayon de 5 kms autour de chez lui. »