circonstances exceptionnelles, procédure exceptionnelle. Le 31 mars dernier, le syndicat des vins de pays d’Oc a validé la mise en place d’une mesure de certification dérogatoire, pour permettre aux vins, qui n’ont pas encore obtenu leur certification d’être malgré tout vendus et expédiés durant cette période de confinement. « Dans cette période de crise sanitaire, il est primordial de ne pas interrompre les flux commerciaux. Du fait du confinement, nous ne sommes plus en mesure de réaliser les prélèvements et les dégustations, habituellement obligatoires avant toute vente et expédition. Après consultation et accord de l’INAO (Institut National de l'Origine et de la Qualité), nous avons donc mis en place une procédure exceptionnelle qui sera appliquée de façon transitoire pendant la période où nous ne serons pas en mesure d’appliquer notre "Contrôles Produits" » explique Florence Barthès, la directrice générale du syndicat languedocien.
Pour obtenir la certification, le demandeur doit déposer en ligne un dossier de certification complet avec les analyses prouvant la conformité du produit et le contrat de vente avec une date de retiraison fixée au maximum à 15 jours ouvrés après la date de dépôt du dossier. Une copie du DAE (Document Administratif Electronique) est ensuite envoyée à l’ODG (Organisme de Défense et de Gestion), qui accordera alors la certification, dans le cadre de cette mesure dérogatoire. Un contrôle a posteriori sera effectué sur les échantillons provenant des lots certifiés, avec communication des commentaires de dégustation aux opérateurs concernés (vendeur et acheteur). A cet effet, trois échantillons seront prélevés par le transporteur chez l’opérateur vinificateur, deux conservés chez ce dernier et un transmis à l’acheteur. Ces échantillons identifiés seront conservés jusqu’au jour de leurs retraits par l’ODG. Pour les conditionnements à la propriété destinés à la vente directe, une attestation de conditionnement sous 15 jours maximum à la date de dépôt du dossier devra être fournie avec le dossier de demande. Là encore, deux échantillons de produits conditionnés seront conservés pour retrait ultérieur par l’ODG.


Bernard Reys, œnologue de la famille Fabre à Luc-sur-Orbieu, a été le premier à déposer un dossier dès le premier avril. « Nous avions une commande de rosé pour les Pays-Bas. J’avais présenté début mars des échantillons pour l’agrément, qui devaient être dégustés le 17 mars. J’ai été informé que la dégustation était repoussée au 7 mai. Mon client attendait la commande pour fin mars. J’ai donc demandé à bénéficier de cette procédure dérogatoire. Nous avons pu mettre en bouteille les 220 hectolitres. Un premier camion est parti la semaine dernière avec 22 palettes, le second part cette semaine et le troisième la semaine prochaine. Si nous n’avions pas pu expédier, c’est un marché que nous aurions perdu. La saison du rosé démarre et aux Pays-Bas, ils ne sont pas confinés. Si nous n’avions pas pu livrer, le client aurait certainement cherché ailleurs » témoigne-t-il.
Le syndicat des pays d’Oc indique qu’au 13 mars, 4,86 millions hl ont d’ores et déjà été labellisés. A fin janvier, les sorties de chai s’élevaient à 5,930 Mhl. « L’activité se maintient au rythme habituel à cette époque de l’année. On enregistre 10 à 30 contrats par jour. Sur le mois de mars 2020, les volumes contractualisés sont similaires à ceux de mars 2019 (260 000 hl en conventionnel) » précise l'ODG.