enir ou pas à New York pour Vinexpo ? Pour la plupart des exposants, la question ne se posait même pas car à la date où les taxes de 25% sont entrées en vigueur à l’importation, le 18 octobre, les frais étaient engagés. De plus « quand c’est difficile, il faut plus que jamais être sur place » déclare Armelle Cruse, vice président de l’Alliance des Crus Bourgeois, qui lançait avec une master-classe à guichet-fermé le tout nouveau classement de ses 249 crus.
Lors de la dernière édition à Hong Kong, des exposants français s’étaient plaints de leur mauvais emplacement. Cette fois-ci, ils étaient contents, regroupés sous la bannière "Made in France with love » par Business France dès l’entrée du salon, avec 45 stands. Côté taxe, la situation est préoccupante, d’autant plus que le dernier millésime, souvent moins alcoolisé que 2017 ou 2018, repassera sous la barre et sera plus généralement taxé. Chez le bordelais Yvon Mau, propriété de Freixenet, « on veut maintenir nos créneaux, donc on perd de l’argent sur nos vins les plus légers, soit un quart ». Au domaine Turpin de Menetou Salon, nouveau venu à New York, on va « ajuster les prix ». Les efforts sont plus facilement « partagés » lorsque la majorité des vins échappent à la taxe, comme chez les Cattin, bien implantés en crémant d’Alsace, gewurztraminers et pinots gris ou chez Gabriel Meffre dans le Rhône. Mais pour Guillaume Girard en Muscadet « la marge est faible, je ne peux pas la réduire ».
Conçu spécifiquement pour le marché nord-américain, Vinexpo New York n’est pas à la même échelle que Bordeaux, Hong Kong ou Paris. Le salon occupe un hall de dimension modeste, les stands sont petits, il n’est pas question d’image mais de business. Il faut être présent : non seulement on doit disposer de plusieurs importateurs pour couvrir plus de deux ou trois états, mais il est indispensable de faire déguster de nouveaux millésimes, de montrer des habillages et surtout d’entretenir des relations avec les distributeurs, ou d’en créer avec les détaillants, cavistes et restaurateurs qui assurent vraiment la dynamique des ventes. Si le commerce est encore principalement régi par le système des « 3 tiers » importateur-distributeur-détaillant (caviste/restaurateur), les alternatives se multiplient. Plusieurs stands étaient occupés par des polyvalents, des prestataires de service à l’importation ou des importateurs-distributeurs à la recherche de nouveaux produits. MHW, le partenaire de Vinexpo qui en gère tous les échantillons, sait assurer une importation « simplifiée » pour un exposant qui vient de trouver un client intéressé.