A l’heure actuelle, 16,8 millions de Canadiens consomment du vin au moins une fois par mois. C’est trois millions de moins qu’il y a trois ans – une régression pour le moins considérable et qui s’explique par l’explosion de l’offre de bières artisanales mais aussi la percée des gins et autres whiskies, pour ne citer qu’eux. Dans le même temps, 44 % des consommateurs réguliers de vin dans les provinces anglophones (+8 points depuis 2014) et 54 % des Québécois (+20 points) considèrent la teneur en alcool importante ou très importante au moment de choisir un vin. Par conséquent, les professionnels observent une progression de la demande de vins faiblement alcoolisés ou sans alcool. Malgré ces vents contraires, Wine Intelligence pointe aussi des facteurs positifs, notamment un niveau de connaissances qui va en s’améliorant, contrairement à ce que l’on constate sur bon nombre d’autres marchés à travers le monde.
S’appuyant sur son indice de connaissances spontanées sur le vin, Wine Intelligence note que les Canadiens s’y connaissent bien mieux en vins qu’il y a 5 ans. L’indice est passé ainsi de 28,4 en 2014 à 35 en 2019, sur une échelle de 100. Est pris en compte, le niveau de notoriété spontanée des pays et régions viticoles ainsi que des marques, avec une ventilation selon qu’il s’agit de consommateurs réguliers anglophones ou québécois. Les deux groupes ont contribué à cette progression de l’indice des connaissances, impulsé également par une meilleure notoriété des marques, qu’elles soient locales ou importées. Wine Intelligence évoque le développement de l’offre oenotouristique, notamment en Ontario et en Colombie Britannique comme l’un des moteurs de cette amélioration des connaissances sur le vin. « On ne retrouve cette tendance au Canada que dans très peu de pays – notamment au Japon », observe l’analyste. Ailleurs, l’offre pléthorique de boissons, alcoolisées ou non, ainsi que la multiplication des supports proposant un accès immédiat à des informations sur le vin, ont en effet entraîné une diminution du niveau des connaissances affiché par les consommateurs.
Cette « exception canadienne » se traduit par une légère augmentation globale des volumes de vins consommés, une revalorisation du prix consacré à l’achat d’une bouteille et des consommateurs qui semblent, selon Wine Intelligence, plus impliqués. Ce qui fait dire à l’analyste : « Tous ces facteurs permettent au Canada de se positionner au deuxième rang mondial derrière les Etats-Unis pour son attractivité ». Et vu les difficultés rencontrées sur le marché US actuellement, le Canada pourrait bien finir par détrôner son voisin nord-américain…
*Canada Wine Landscapes 2020