es premiers essais de traitement aérien de vignes en forte pente (30 % et plus) du projet Pulvedrone ont eu lieu en mai et juillet 2019 en Alsace (Guebwiller), en Bourgogne (Rivolet) et dans la vallée du Rhône (Cornas). « L’autorisation des pouvoirs publics étant tombée tardivement il ne s’agissait que d’une première approche qui avait essentiellement pour but d’apprécier la diversité des situations » précisait au colloque de l’IFV qui s’est tenu le 6 février à Ostheim (Haut-Rhin) Xavier Delpuech, de l’IFV Rhône Méditerranée, coordinateur du projet. Cette campagne à l’eau colorée a été menée au stade 3-4 feuilles étalées à Rivolet et en pleine végétation sur les deux autres sites. Dans ces deux derniers cas, la qualité de la pulvérisation par drone a été comparée à une référence aéroconvecteur sur chenillette en Alsace et à un atomiseur à dos dans le Rhône. Le résultat est jugé inférieur à la référence en Alsace, meilleur ou au moins équivalent à celle-ci dans le Rhône, « correct mais variable » en Bourgogne.
« Nous sommes en recherche de données techniques en vue de constituer les dossiers d’autorisation » complète Xavier Delpuech. Les pouvoirs publics ont autorisé à titre dérogatoire une expérimentation du traitement aérien par drone sur la période 2019-2021. « Les conditions des vols d’essai sont drastiques en matière de distances, de déroulement, de signalisation » détaille Xavier Delpuech. Le projet national Pulvedrone prévoit deux autres campagnes d’essais en 2020 et 2021. Pour valider la maîtrise des variables de pulvérisation (volume, débit, vitesse, positionnement, …), il pourra s’appuyer sur les données du programme Droneviti mené en 2020 et 2021 en Rhône-Alpes ainsi que sur le projet alsacien EDVIG qui se concentrera sur la seule année 2020. Les dossiers une fois finalisés doivent être évalués par l’ANSES et arbitrés par les ministères de la Santé, de l’Agriculture et de l’Environnement. Si ce parcours du combattant réglementaire franco-français débouche sur un feu vert, la procédure prévoit encore un droit de veto laissé à chaque préfet.