lsace, Bourgogne, Vaucluse, Gaillac, Val de Loire, Vidauban, Hérault : le virus GPGV a été détecté en 2019 dans tous ces vignobles dans le cadre d’un état des lieux engagé dans le cadre du plan national dépérissement du vignoble (PNDV). Un premier bilan d’étape a été présenté par l’IFV le jeudi 6 février à Ostheim (Haut-Rhin). Au moins une souche positive a été mise en évidence dans 70 % des 117 parcelles prospectées. 32 % des 1 763 ceps analysés sont ressortis positifs. Les porte-greffes peuvent être porteurs. Mais l’âge des vignes ne semble pas être un facteur déterminant. Elle atteint aussi bien les jeunes vignes que les ceps centenaires. Le virus repéré en France en 2015 est propagé par un acarien (colomerus vitis) très présent dans le vignoble et déjà responsable de la transmission de l’érinose. Chénopode et silène lui servent de plantes réservoir.
La maladie du pinot gris elle-même reste compliquée à identifier. Ses symptômes de végétation rabougrie, de mosaïques décolorées repérées sur les feuilles sont similaires à ceux de l’acariose. Une confusion avec le court-noué ne peut être écartée qu’en laboratoire. La maladie reste discrète. Les cépages montrent des sensibilités très variables. Dans le nord de I’Italie où le virus a été initialement détecté sur pinot gris en 2003, la maladie peut entraîner des dégâts importants. Un cépage sensible comme la glera voit ses grappes réduites à un tiers de leur taille normale. En France, la maladie s’est pour l’instant exprimée sur quelques pieds de pinots noir et meunier en Champagne (Rilly-la-Montagne), de vermentino dans l’Hérault (Montbazin), de chardonnay et de gewurztraminer en Alsace (Kienheim, Leimbach). « Si le virus est fréquent, la maladie reste rare. Le lien entre les deux reste à clarifier. La veille se poursuit tout comme les études complémentaires portant sur l’évaluation de la nuisibilité de la maladie et les facteurs qui la favorisent » résume Céline Abidon, du pôle Alsace de l’IFV.
Christophe Reibel