e virus du pinot-gris est-il un vrai pathogène ? Doit-on s’inquiéter de sa découverte en France ? Telle est la question qui a été soulevée le 26 janvier lors de la formation viticulture organisée par l’IFV à Ostheim (Haut-Rhin), suite à l’intervention de Monique Beuve, de l’Inra de Colmar sur le sujet. Vit-on avec depuis une centaine d’années ou est-on à l’aube d’une nouvelle crise ? « Ce n’est pas un virus anodin. Les pieds atteints ne portent pas de raisins et il est difficile de les tailler », a témoigné une personne dans la salle. Mais les scientifiques n’ont malheureusement pas la réponse. Cette virose est donc sous surveillance.
Une chose est sûre : la maladie prend de l’ampleur en Italie et fait donc l’objet de nombreux travaux de recherche. La maladie du pinot gris a été observée dans le Nord de l’Italie dès 2003. Les symptômes ? Marbrure chlorotique, déformation des feuilles, baisse des rendements, altération de la qualité des baies, rabougrissement des ceps. Ils sont observés sur les cépages pinot gris, pinot noir et traminer. En 2012, les Italiens identifient alors un nouveau virus : le Grapevine Pinot gris virus (GPGV). Il est présent dans les ceps malades mais aussi dans bon nombre de ceps qui ne présentent aucun symptôme. « Le lien entre le virus et la maladie n’est pas totalement explicité », a rapporté Monique Beuve. Les Italiens ont montré que l’acarien Colomerus vitis, l’agent de l’érinose était un vecteur du virus. Ils ont également montré que des plantes hôtes : le chénopode blanc et le compagnon blanc pouvait héberger le virus. « Est-ce des plantes réservoirs, quel rôle jouent-elles dans la dispersion du virus », s’interroge Monique Beuve.
Le virus du pinot gris a été détecté en France en 2014, puis dans d’autres pays. L’an passé, l’IFV a donc mis en place un programme d’analyse pour évaluer son incidence. 72 % des échantillons se sont révélés positifs. Le virus a été trouvé en Champagne, en Alsace, le Beaujolais, le Languedoc, le Bordelais, l’Anjou… Il est présent aussi bien dans les jeunes vignes que les parcelles âgées.
Winetwork est un projet européen qui réunit 10 régions viticoles de 7 pays européens. L’objectif : réunir toutes les connaissances sur les maladies du bois et la flavescence dorée et les mettre à disposition sur un outil en ligne : le réservoir de connaissances. Les acteurs du projet ont ainsi réalisé une enquête de terrain auprès des viticulteurs afin d’évaluer leurs connaissances sur ces deux maladies et identifier les pratiques mises en œuvre pour lutter contre. Ces pratiques sont détaillées sur le site et sont assorties d’une expertise scientifique. Pour en savoir plus rendez-vous sur le site winetwork.