ean-François Braquessac, courtier à Avensan, le répète : « il n'y a pas de demandes spécifiques. Le nombre de transactions est faible. Le marché est à l'arrêt ». Et d'observer que contrairement aux années passées, où en janvier des lots sont réservés et des échantillons goûtés, cette fois il n'en est rien. « Le négoce a du stock, il n'est pas dans une stratégie d'achat car ses propres clients font défaut sur les marchés export ou en grande distribution. Il y aura peut-être un sursaut en février et en mars pour les Marques De Distributeurs (MDD). Au final, j'observe qu'il n'y a pas de visibilité ».
Une inquiétude qui touche aussi José Castells, viticulteur à Civrac en Médoc, du château Andron, (36 hectares, ayant produit 1 720 hectolitres en 2019) qui écoule 99 % de sa production auprès de trois négociants : « je suis inquiet. On a eu quelques demandes d'échantillons mais sans retour » lâche-t-il. Le viticulteur fonde ses espoirs sur le négociant qu'il va rencontrer d'ici la fin du mois de janvier. Ce dernier prend un volume constant depuis des années, à savoir 1 000 hl.
Faut-il encore s'entendre sur le prix au tonneau. L'an passé José Castells avait pu négocier 2 150 euros le tonneaux. Avec les investissements faits depuis trois ans, dans la vinification et dans l'amélioration du système de réception des vendanges, Il n'est pas prêt à avaler « une baisse significative du tonneau », le millésime 2019 étant très qualitatif.
D'après les dernières données statistiques du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux consultées par Vitisphere, le cours moyen de l'AOC Médoc était de 1 400 euros le tonneau du 9 au 20 décembre 2019 (avec 5 contrats pour 1 100 hl, le nombre de transactions sur les deux semaines suivantes n'étant pas significatif).