ulvériser des produits phytosanitaires avec de faibles vitesses d’avancement tient « plus d'une limite ergonomique (topographie du vignoble, mode de conduite…) que de la nécessité agronomique » pose Sébastien Codis de l'équipe des techniques d'application des produits sanitaires de l'Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), ce 27 novembre lors d’une conférence du salon Sitevi (Montpellier).
Se basant sur des essais réalisés en conditions contrôlées, sur les rangs reproduisant artificiellement des vignes en pleine végétation (banc d’essai EvaSprayViti), l’ingénieur se souvient qu’il « s’attendait qu’avec une vitesse supérieure il y ait moins de produit au cœur du rang. Mais ça n’a pas d’impact ». Que le test soit réalisé avec une voûte pneumatique ou un aéroconvecteur ou un panneau récupérateur, les différentes vitesses d’avancement (de 3 à 9 km/h) n’ont quasiment aucun effet sur les quantités de produit pulvérisé sur les surfaces foliaires. Qui sont proches de l’identique dans le cas de chaque matériel de pulvérisation. Alors que chaque outil présente des performances différentes : des panneaux récupérateurs permettant un traitement assez homogène en début de végétation dans toute la profondeur du feuillage, quand un aéroconvecteur voit la dose déposée diminuée par quatre sur la face opposée à celle traitée.
Ainsi « la vitesse d’avancement a impact [qualitatif] moins fort que le type de matériel » souligne Sébastien Codis. Entre des panneaux récupérateurs et un aéroconvecteur équipé de buses à turbulence classique, « la réduction de dose de traitement est moins facile quand le matériel est moins précis » souligne l’ingénieur. Pour résumer, rien ne sert de réduire la vitesse d’un matériel peu efficace, mieux vaut penser à investir dans de nouveaux outils.