Avec les nouvelles technologies, les business model doivent s’adapter. Pour les vins, on peut imaginer passer d’un modèle de produit (de consommation) à celui de plateforme connectée (à un écosystème) » pose l’entrepeneur Aidan O’Brien, entrepreneur du numérique promouvant le concept de Silicon Vignoble, ouvrant ce 5 novembre la conférence annuelle du réseau des Grandes Capitales du Vin (fêtant ses 20 ans).
Dans l’ébullition de la digitalisation, les débouchés vitivinicoles high-tech restent souvent plus conceptuels que concrets. Mais à défaut de révolution, le numérique peut déjà inspirer les opérateurs du vignoble.
En témoigne la table-ronde sur le marketing expérientiel, dont il n’existe pas de définition souligne Gérard Spatafora, directeur d’E-studi’OZ.wine, mais qui regroupe un ensemble d’expériences : « cognitives qui stimulent la pensée (par exemple des sessions de formation, d’accords mets et vins…), émotionnelles qui évoquent une réponse affective (pique-nique au domaine…), sensorielles (évènements artistiques autour du vin), pragmatiques (atelier d’assemblage de vin…) ou relationnelles (club de dégustation…) ».
Du développement d’applications dédiées aux touristes (comme WeChat pour les visiteurs chinois) ou de tablettes permettant des chasses au trésor interactive (à la place d’une visite classique afin de faire participer les enfants), les nouvelles technologies ouvrent le champ des possibles de l’œnotourisme. Mais au-delà de la forme, c’est le fond qui est essentiel. « La réalité augmentée est une super technologie. Mais avant tout, il faut une histoire à raconter. Il faut savoir ce que les gens veulent apprendre » souligne Stanley Edwards, le fondateur de l’agence de marketing Platypus Digital (Afrique du Sud). « Pour être à la hauteur de ses vins, il faut raconter une histoire immersive et intimiste. Il faut comprendre la façon dont les personnes assimilent l’information » confirme Robert Pierce, le fondateur de l’agence de dégustation en réalité virtuelle VR Wein (Allemagne). Pour qui les sens permettent d’ancrer la mémorisation.
Mais les attentes des touristes ne sont pas identiques selon les pays et cultures. « Les variables sont différentes entre un visiteur français, qui est plus porté sur l’expérience pragmatique, qu’un visiteur australien, qui souhaite apprendre. Les visiteurs français étant sûr de déjà tout connaître » souligne le docteur Tatiana Bouzdine-Chameeva, enseignante à Kedge Business School (France). Qui résume le marketing expérentiel aux trois mots qui le définissent depuis 1982 : de la fantaisie, de l’amusement et des sensations. Trois lignes directrices pour innover dans l’œnotourisme.