Nous manquons tellement de main d’œuvre dans les champs et dans les vignes que le Loir-et-Cher est devenu le premier département de France en matière de travail détaché en agriculture. Les allocataires du RSA se demandent souvent si cela vaut le coup pour eux de travailler en tant que saisonnier, car ils perdent momentanément leurs droits », constate François Cazin.
Ce vigneron à Cour-Cheverny est membre du bureau de la Fédération des associations viticoles du Loir-et-Cher. Avec ses collègues et la Fdsea 41, ils ont sollicité le conseil départemental du Loir-et-Cher, qui gère le versement du RSA. « Nous leur avons demandé de mettre en place ce qui a été fait l’an dernier dans le Haut-Rhin et la Marne : le maintien du RSA en plus du salaire pour les allocataires qui prennent un emploi de saisonnier, poursuit François Cazin. Nous avons eu très vite une réponse positive ».
« Lorsqu’un bénéficiaire du RSA signe un contrat de travail, quelle qu’en soit la durée, ses droits au RSA sont rompus. Son contrat terminé, il lui faut monter tout un dossier de réinscription au RSA et cela peut prendre deux voire trois mois. Nous avons voulu lever ce frein et aider l’agriculture et la viticulture. Nous avons voté le 5 juillet à l’unanimité ce dispositif de cumul RSA plus salaire pour les saisonniers, qui est prévu par la loi », explique Pascal Bouliac, vice-président du conseil départemental du Loir-et-Cher, en charge de l’agriculture.
La mesure est mise en œuvre à titre expérimental du 1er juillet au 31décembre prochain, pour un emploi saisonnier en agriculture, viticulture et dans d’autres secteurs en manque de main d’oeuvre, l’aide à la personne, l’hôtellerie-restauration, le tourisme.
Ce cumul RSA et salaire pour les saisonniers pourrait aussi être mis en place prochainement en Indre-et-Loire.