L'intensité du gel a été plus forte en comparaison du celui de mi-avril », témoigne Daniel Cousin, directeur de la Société de viticulture du Jura. Le comptage des pertes sur les parcelles du réseau de la Chambre d'agriculture effectué le lendemain de ce nouvel épisode, soit mardi 7 mai, montre en effet des dégâts supérieurs et qui se cumulent aux premiers déjà constatés.
Pour ce dernier épisode, l'alerte a duré deux nuits, du samedi au dimanche et du dimanche 5 au lundi 6 mai, avec des températures négatives qui ont atteint par endroit -5°C. C'est cette seconde nuit qui a occasionné l'essentiel des pertes : un tiers des parcelles ont entre 1 et 20% de bourgeons gelés, 16% entre 20 et 70% et 12% à plus de 70%. « Ce bilan reste provisoire, prévient Daniel Cousin. Mais c'est sûr, il y aura un effet dépressif assez marqué sur la récolte 2019 », poursuit celui-ci.


La fruitière vinicole d'Arbois est dans ce cas. Sur 260 ha de vignes, une soixantaine en appellation Arbois a subi de très forts dégâts, avec des vignes qui peuvent être détruites à 100% pour les plus touchées. Les autres sont partiellement abîmées. « Les parcelles destinées au crémant situées en plaine ou en bas de coteaux ont le plus pris, témoigne Joël Morin, son président. Nous avions allumé des feux de paille mais cela n'a pas suffit car il y avait beaucoup d'humidité, visible sur les feuilles, contrairement au premier épisode où c'était plus sec ». La cave avait déjà connu une perte importante de récolte en 2017 suite au gel.
Comme dans les autres vignobles, il faudra attendre la floraison pour connaître l'ampleur exacte du phénomène sur le potentiel de récolte.