’est une histoire qui dure depuis près de 15 ans. Au cœur de ses caves troglodytiques, le négociant saumurois Ackerman (devenu depuis un an Orchidées Maisons de vin) accueille des plasticiens, des vidéastes… auxquels il laisse carte blanche pour animer ses galeries de tuffeau via une création éphémère de trois ans. Un travail de soutien à l’art contemporain qui lui a valu la médaille d'or de la catégorie "Art et Culture" lors des trophées nationaux de l'œnotourisme organisés par Atout France et le magazine Terre de vins.
Yorga, le plasticien tourangeau avait ouvert le bal au milieu des années 2000 avec une installation colorée de fils et ballons suspendus parfaitement mise en lumière pour un “Voyage au centre de la bulle”, puis, on se souvient de Julien Salaud qui en 2015 avait créé un univers autour de la Loire, sa flore et sa faune, via un jeu de fils tendus sur les parois des galeries, et là encore un jeu de lumière approprié, ou encore de Vincent Mauger qui avait façonné une monumentale sculpture en assemblant des caisses de vendanges à crémant. Tous les artistes hébergés dans les caves avaient au préalable été sélectionnés par un jury qui associe l’entreprise et l’abbaye voisine de Fontevraud.
Et pour les trois prochaines années, c’est dans le bois que les artistes retenus ont décidé d’emmener le public. Grégory Chapuisat a bâti La Loge, une œuvre typique du collectif des Frères Chapuisat dont il est membre, à mi-chemin entre l’artistique et l’architecture. Sans bien savoir précisément la forme finale de l’œuvre, il a assemblé des planches, soit quelque 11 m3 de bois, en grimpant les 7 mètres qui le séparaient du plafond de la galerie, juste sous un puits de lumière.
Vu du bas, l’ensemble peut faire penser à une charpente qu’on aurait montée sans plan ou avec humour… Mais le visiteur un peu audacieux, et surtout fin et souple, pourra aussi s’aventurer au cœur de l’œuvre via un petit labyrinthe et atteindre le sommet, composé d’une multitude de petits bancs plus ou moins horizontaux assemblés en cercle, donnant l’impression d’une mini arène. L’occasion d’une immersion pour un moment d’émerveillement ou de rêverie quelque peu hors du temps, entre l’œuvre contemporaine de bois et la roche creusée 150 ans plus tôt. Une fois redescendu, le public pourra déambuler dans les autres galeries. Et finir – évidemment – par une dégustation dans le caveau. L’entreprise accueille quelque 35 000 visiteurs par an.